Un décret rendu public ce jeudi 15 octobre 2015 par Paul Biya, le Président de la République fait de ce vendredi 16 octobre 2015, une journée de deuil national en mémoire des 76 victimes des bousculades survenues à Mina en Arabie Saoudite lors du dernier pèlerinage à la Mecque.
Le Chef de l’Etat a également ordonné le déblocage de la somme de 70 millions de Francs Cfa pour les familles des victimes. L’on a aussi recensé une quarantaine de blessés et 28 cas de disparition, selon les derniers chiffres donnés par Issa Tchiroma Bakary, Ministre de la Communication.
Les dignitaires musulmans saluent cette décision du Président de la République mais appellent à tirer des leçons de ce drame. Pour éviter que de tels incidents ne se répètent à l’avenir, ils demandent une meilleure organisation de la Commission du Hadj par les autorités camerounaises.
«Nous remercions déjà l’Etat pour cet insigne honneur de faire le deuil. Mais nous demandons mieux pour éviter que cela se répète à l’avenir. Il faudra, comme nous l’avons souvent dit, revoir la commission nationale du Hadj», a indiqué l’imam Ilyas Mounpem sur les antennes de Radio Equinoxe. Autre impératif, la formation des pèlerins
«Il faut désormais former ceux qui vont former les pèlerins, il faut désormais impliquer même les étudiants camerounais qui sont en Arabie Saoudite parce qu’on peut les utiliser comme des guides. Vous vous rendez compte qu’il y a aucune formation. L’Arabie Saoudite a une représentation ici, il y a un complexe islamique qui pouvait venir ici au Cameroun former les guides des pèlerins», ajoute-t-il.
Selon notre interlocuteur, le guide des pèlerins doit aussi être un arabophone. «Vous vous rendez compte que beaucoup de ceux qui vont là-bas ne parlent même pas arabe, ils ne sont pas capables de lire une plaque de signalisation…» Déplore le Chef religieux.
Selon les dignitaires musulmans, la commission nationale du Hadj doit aussi faire le travail de coordination qui lui est dévolu pour assurer la sécurité des pèlerins. «En Arabie Saoudite, vous savez, la commission nationale est là, mais il y a des groupuscules où chaque guide commande ses pèlerins.
C’est ça qui pose problème, on voit la commission au début mais on ne la voit pas à la fin.» Affirme Ilyas Mounpem. Et de conclure: «Tout ce qui est arrivé est du à l’indiscipline des pèlerins et à l’ignorance même de leurs guides».