Deux personnes accusées d’appartenir à la secte terroriste Boko Haram ont été interpelées par la police dans la journée du 04 mai 2016. Yangze Madi et Koundjé Tchari domiciliés au quartier Doualayel à Yagoua et appartenant à l’ethnie Kanuri, ont été conduits à Maroua. Ils étaient respectivement commerçant et démarcheur au marché central.
En attendant les conclusions de l’enquête, le moins que l’on puisse dire est que l’interpellation de ces deux jeunes gens bien connus dans la ville de Yagoua a étonné plus d’un dans le chef-lieu du département du Mayo-Danay. «Le 04 février 2016, lors d’une altercation entre le fils du commissaire spécial de Kaï-Kaï (Ali Bra) et un de ses camarades du quartier qui s’appelle Badia, ce dernier a été poignardé et transporté à l’hôpital régional de Yagoua.
Sorti quelques jours plus tard de cette institution sanitaire, Badia a déposé une plainte contre Ali Bra pour coups et blessures simples, appuyée d’un certificat medico légal d’une incapacité temporaire d’au moins vingt-un jours. Le fils du commissaire a été interpellé et condamné. Il croupit actuellement à la prison de Yagoua. Est-ce que son père se venge ? », s’interroge un commerçant Kanuri. Car en effet, Badia n’est autre que le fils de Koundjé Tchari.
En tout cas, les commerçants Kanuri du marché central de la ville de Yagoua inquiets, disent déjà être victimes d’un délit de faciès. Depuis plusieurs mois, les Kanuris estiment être les parents pauvres de la lutte contre la secte terroriste Boko Haram. «Nous sommes pris entre deux feux. Pour les forces de défense et de sécurité, un Kanuri est forcément un Boko Haram. Pour Boko Haram, un Kanuri qui n’épouse pas leurs idées est un traître. Que Boko Haram nous tue, oui c’est inscrit dans leur logique terroriste, mais que l’Etat de droit nous malmène, c’est inacceptable», indique une élite de la communauté Kanuri de Yagoua.
Du côté des forces de défense et de sécurité, l’on indique avoir ouvert une enquête qui suit son cours.