Le week-end dernier a été marqué par une série d'événements tumultueux pour les opposants camerounais, mettant en lumière les manœuvres politiques préoccupantes du président Paul Biya à l'approche des élections de 2025. Deux incidents distincts ont particulièrement attiré l'attention : les fausses funérailles du président du MRC, Maurice Kamto, organisées par des chefs traditionnels, et l'interdiction du congrès du PCRN de Cabral Libii à Kribi.
Samedi dernier, une inhumation mystico-symbolique de l'opposant Maurice Kamto a été orchestrée par les chefs traditionnels de la Lékié, dans le centre du pays. Cette action a été perçue comme une réponse à la critique de Kamto envers le régime camerounais lors de son hommage au Pr Hubert Mono Ndjana, originaire de la Lékié. Le président du MRC avait souligné la proximité entre l'intellectuel et le gouvernement. La mise en scène, avec une photo de Kamto accrochée sur un cercueil rouge, a été largement critiquée et qualifiée de disproportionnée.
Selon le Dr Aristide Mono, politologue, cette action des chefs traditionnels pourrait être le résultat d'une manipulation politique et d'un clientélisme local. Une élite opposée à Kamto aurait influencé les chefs traditionnels pour répondre à ses critiques de manière spectaculaire.
Pendant ce temps, à Kribi, les autorités ont annulé le congrès du PCRN de Cabral Libii, prévu du 15 au 17 décembre. Cabral Libii, arrivé troisième à la dernière présidentielle, est confronté à des dissensions internes au sein de son parti, soulignées par une plainte déposée par Robert Kona, président d'honneur et fondateur du PCRN, qui cherche à récupérer le contrôle du parti.
Cette annulation a soulevé des questions quant à l'ingérence du gouvernement dans les affaires internes des partis d'opposition. Certains observateurs estiment que cette décision est une tentative de restreindre l'espace politique et d'affaiblir les voix dissidentes.
Ces événements agités soulèvent des préoccupations quant à la démocratie et aux libertés politiques au Cameroun. Certains observateurs estiment que l'implication apparente du gouvernement dans ces incidents témoigne de la volonté du président Paul Biya de réprimer l'opposition et de consolider son pouvoir à l'approche des élections de 2025.
Les opposants, tels que Kamto et Libii, se retrouvent confrontés à des obstacles majeurs dans leur engagement politique, illustrant un paysage politique camerounais de plus en plus contesté. Alors que les tensions montent, la communauté internationale pourrait se trouver appelée à surveiller de près l'évolution de la situation politique au Cameroun.