Dictature : le vrai visage de Paul Biya mis à nu

Arlette Framboise Doumbe Ding dans une tribune a décrypté la nature dictatoriale du régime de Paul Biya et a prouvé pourquoi les 40 ans de règne du successeur d’Ahidjo ont été un échec.

Tout ce qui arrive au Cameroun aujourd'hui est lié au moins en partie à longévité du Président Paul Biya au pouvoir. Tout se passe comme si le Président Biya est arrivé au pouvoir en 1982 pour un mandat de 40 ans renouvelable.

Or le mandat de 40 ans n'existe pas en démocratie.

Certains me diront qu'il a remporté plusieurs élections qui le permettent de se maintenir au pouvoir. Sauf que vous parlez de quelles élections remportées ?

Les élections frauduleuses qui ont permis de voler la victoire de Fru Ndi en 1992 et celle de Maurice Kamto en 2018 ? C'est ça que vous appelez élections remportées ?

Le Cameroun est une dictature où un homme semble être arrivé au pouvoir en 1982 pour un mandat de 40 ans renouvelable.

Quand je parle de dictature, je partage la définition du dictionnaire wikipédia qui la définit comme suit : on appelle dictature un régime dans lequel une personne (dictateur), ou un groupe de personnes, disposant d'un pouvoir absolu, s'y maintient de manière autoritaire et l'exerce de façon arbitraire.

Au Cameroun quand Yaoundé décide d'envoyer ses opposants arbitrairement en prison, il n'y a aucune institutions capable d'interroger la dimension arbitraire de la décision. C'est cela la dictature.

Au Cameroun même quand la cour constitutionnelle constate les fraudes électorales à la présidentielle, elle obligée de publier les résultats frauduleux au mépris des exigences de l'honnêteté et de la démocratie. Il n'y a en effet aucune institutions capable d'imposer un nouveau décompte des bulletins de vote pour faire triompher la vérité des urnes. C'est cela la dictature.

Au Cameroun quand younde décide de confier 70% de nos Ambassades aux ressortissants de l'aire culturelle à laquelle appartient le Président de la République, il n'y a aucune institutions capable d'exiger l'application de la politique de l'équilibre régionale. C'est cela la dictature . Le pouvoir est exercé au Cameroun par régime qui a un pouvoir absolu, incontrôlable. Le parlement n'y est qu'un décor posé pour paraître comme un pays démocratique. De même que le sénat.

Aucun problème sérieux du Cameroun ne peut être résolu dans le fond si ont n'interroge pas la responsabilité de la dictature. La dictature à une grande part de responsabilité dans la plupart des problèmes de ce pays.

Si vous examinés honnêtement ces problèmes vous verrez que la longévité du régime Biya et le sentiment d'impunité que cela confère aux siens sont pour beaucoup dans les détournements massifs des fonds publics. Vous verrez également que c'est la dictature et la soif du pouvoir qui ont facilité la guerre du noso. Car l'acceptation du fédéralisme dès le début de la crise anglophone aurait éteint certainement cette crise de façon définitive. Or qui dit fédéralisme dit partage du pouvoir. Ce qui tombe mal parceque la dictature ne partage pas le pouvoir. Il exerce le pouvoir de façon absolue. De façon autoritaire.

Ce qui précède permet de dire que l'essentiel des problèmes du Cameroun vient de la nature dictatoriale du régime de Yaoundé. Et on ne peut résoudre aucun problème durablement dans ce pays si on n'intègre pas ce problème de dictature dans l'analyse.

Je vous dis ce que je pense de façon honnête. Je peux me tromper de bonne fois. Mais je n'écris ni pour nuire ni pour plaire. Je ne crois pas à toutes ces réflexions sur les problèmes du Cameroun qui n'intègrent pas le problème de la dictature. C'est de l'hypocrisie car le plus grand problème du Cameroun de tous les temps c'est la dictature.

Ce qui veut dire que la fin de la dictature sera également le début de la solution à tous les problème du Cameroun en commençant par la guerre du noso jusqu'à nos difficultés économiques en passant le tribalisme qui est nourrit aujourd'hui par le fait de la dictature.

En plus de 60 ans de dictature, le Cameroun est demeuré un pays pauvre où règne le tribalisme et les assassinats. Essayons la démocratie. La vraie, celle dont le système électoral est le fruit d'un consensus entre les différents acteurs politiques.

Imaginez un système électoral consensuel qui prévoit un mandat présidentiel de 4 ou 5 ans renouvelable une seule fois, des élections à deux tours avec bulletins uniques et qui prévoit aussi la rotation du pouvoir entre les différentes aires culturelles du Cameroun . Imaginez qu'à cela on ajoute le fédéralisme à 4 ou 5 États par exemple.

Rien qu'avec cet approche, les problèmes du Cameroun seront résolu à 70% sur les 10 premières années. Le Cameroun sera émergent en 30 ans maximum et sera l'une des locomotives économiques de l'Afrique noire au regard de la qualité de sa ressource humaine et de ses richesses naturelles.

Mais avec la dictature actuelle et son mode de fonctionnement chaotique, même en 200 ans le Cameroun sera toujours un pays pauvre où on emprisonne et assassine les gens pour leurs idées.

AFDD