La maman est dans un état indescriptible. Son bébé n'aura pas le temps de grandir sous ses yeux. La douleur dans ces cas est immense. La femme a témoigné avec un mélange de colère et d'impuissance.
C'est avec un cœur meurtri que je viens vers vous pour dénoncer le personnel de la maternité de l'hôpital central de Yaoundé. Le lundi 28 avril, les contractions m'ont prise à la maison, nous sommes allés à l'hôpital du Cass Nkolndongo. Voyant mon état, j'ai été envoyée à l'hôpital central de Yaoundé aux environs de 18h30. Motif de l'évacuation, césarienne d'urgence, vu que je n'arrivais pas à bien respirer et l'enfant s'étouffait. Je regrette amèrement d'être venue ici.
Ils sont d'une négligence pas possible. Mon conjoint a acheté les produits nécessaires pour le bloc à 20 heures, mais toujours rien. Aucune assistance, au contraire, ils se moquaient de moi, m'insultaient, j'étais là à me tordre de douleurs demandant de l'aide. La douleur était atroce, je criais et ils me disaient tous depuis que tu cris là, ça change quoi ?
Je n'avais aucun suivi et le rythme respiratoire de l'enfant ne faisait que baisser. Ils étaient là à causer, boire le yaourt et rire. Je me suis vue dans la morgue et le comble, celui qui devait m'opérer était là et me disait : « Tu vas seulement mourir et je te promets que tu ne sortiras pas de là avec ton enfant, reste à savoir si vous deux n'allez pas mourir ».
Ils m'amènent au bloc à zéro heure et ce n'était pas pour m'opérer immédiatement. Ils sont restés là à causer et même le chirurgien était toujours là pour me rappeler ma mort. C'est à 2h qu'on commence à m'opérer, l'enfant sort à 2h42, mais sans vie. Me voici dans les douleurs et sans enfant, ils ont fait justement ce qu'ils disaient.