En kiosque ce 4 octobre 2017, le journal Repères souligne que les hautes autorités du Qatar devraient certainement trouver la bonne formule qui décidera Paul Biya à se rendre à Doha. Bien que cet Etat riche en pétrole sache se montrer généreux, toutes les formules concoctées par deux fois déjà ont été jugées peu attirantes par le chef de l’Etat camerounais.
C’est que, se souvient un habitué des cercles de décisions, le Qatar avait sollicité une visite officielle de l’homme du 6 novembre. «Les préparatifs étaient en cours et certains médias avaient déjà révélé cette information», peut-t-on lire. Il s’agit du quotidien de l’Economie qui, par deux fois, avait annoncé la visite du chef de l’Etat à Doha.
«Ce journal tenait le bon bout. Nous nous activions justement dans ce sens», indique-t-on. La visite officielle en question devait avoir lieu du 27 au 28 mars 2016.
Au cours de cette visite essentiellement économique, Yaoundé envisageait de proposer à Doha la construction de logements sociaux, étant donné que la société qatarie Haba Business Group ne cache pas son intérêt pour un projet de construction de 10 000 logements au Cameroun. Une démarche soutenue par le fait que le Qatar finance des grands clubs de football européen, tout comme il est présenté comme un creuset d’experts en matière de construction des infrastructures sportives.
Depuis 2011, relève le bihebdomadaire, Paul Biya est très engagé dans la construction d’infrastructures susceptibles de lui permettre de laisser une marque indélébile dans la mémoire collective. Certains de ces projets sont en cours, d’autres, pour la plupart, sont dans le pipe, des financements étant encore attendus.
Donc, «la visite au Qatar visait également à chercher des financements pour les projets autoroutiers Douala-Yaoundé-Bafoussam et Edéa-Kribi. Des projets qui doivent vite s’exécuter surtout pour Edéa-Kribi, vous savez que le port en eau profonde de Kribi est largement avancé, sinon quasi prêt», observe ce fin connaisseur des dossiers importants du pays.
Selon des indiscrétions, le journal indique que Paul Biya lui-même prenait les nouvelles des réunions interministérielles qui se tenaient à la primature en vue de sa visite au Qatar. Mais alors pourquoi ce désistement alors que la date, la délégation du Cameroun et autres étaient connues et prêtes ?
«C’est l’implication du Qatar dans certains dossiers chauds du monde.
Des dossiers qui coûtent la vie à plus d’une personne», croit savoir cette source, qui fait allusion aux soupçons qui pèsent sur ce pays de financer le terrorisme international. Vrai ou faux, en tout cas Paul Biya ne veut pas afficher l’image d’un leader politique qui embrasse le diable sur la bouche.