• Les temps sont durs pour les généraux ambazoniens
• Un après l’autre, ils décèdent dans des circonstances troubles
• L’armée serait derrière ces éliminations répétées
Non du tout si on se fie aux explications de Michel Biem Tong, un journaliste camerounais proche de l’action en Ambazonie et souvent très bien renseigné. Dans un texte publié vendredi le 12 août 2022 sur sa page Facebook, l’homme de média explique tout au peuple, parlant de Field Marshall, No Pity, Lucas Ayaba Cho, etc.
VOICI CE QUI TUE LES GÉNÉRAUX AMBAZONIENS
Que les choses soient claires. L’armée camerounaise n’a réussi à tuer aucun chef de groupe armé ambazonien depuis le début du conflit anglophone. Les seuls que les soldats camerounais ont réussi à neutraliser ce sont ces ex-généraux ambazoniens qui se sont mis à leur service pour des opérations de contre-révolution. C’est le cas de General Ayeke, commandant en second des Red Dragons of Lebialem.
Ce dernier avait été utilisé début 2019 par le ministre Paul Tasong (élite du Lebialem) pour créer le groupe armé Gorilla Foghters à l’effet de fragiliser les Red Dragons et de tuer Field Marshall, son commandant-en-chef. Le 13 octobre 2020, General Ayeke a été piégé et tué par des militaires camerounais. Pris de remords et de regrets, Ayeke voulait repartir au combat contre l’armée camerounaise. Surtout qu’une promesse d’argent qui lui avait été faite par les mafieux de Yaoundé au service duquel il était, tardait à être tenue.
Un autre général ambazonien utilisé puis sacrifié par le pouvoir de Yaoundé, c’est General MAD Dog. Ce dernier a été assassiné le 6 septembre 2020 par des soldats du BIR après avoir participé quelques semaines plus tôt au braquage d’une microfinance à Bamenda, au côté de militaires en civil.
General MAD Dog était très bien connu des officiers supérieurs et généraux de l’armée et de la gendarmerie en service à Bamenda pour avoir participé à des opérations de braquages et d’assassinat utilisées pour nourrir la propagande contre-révolution des activistes pro-Biya.
Tué sans doute parce qu’il devenait un témoin gênant, General Mad Dog a eu droit à des obsèques organisées sous la supervision des forces de défense du Cameroun. Son cercueil a été transporté par un pickup de la gendarmerie.
De tous les généraux ambazoniens véritablement engagés dans la lutte pour la libération du Southern Cameroons, aucun n’a été tué par les militaires camerounais au cours d’intenses combats. Au début de la lutte armée du peuple du Southern Cameroons-Ambazonia en 2018, les guérilleros ambazoniens étaient d’une détermination qui faisait trembler les soldats camerounais déployés dans le Cameroun anglophone.
Jusqu’à ce que Lucas Ayaba Cho, commandant-en-chef de l’Ambazonia Defence Forces (ADF), décide de signer un deal avec le régime mafieux de Yaoundé. Ayaba Cho marquait ainsi sa frustration de n’avoir été élu président du Southern Cameroons Ambazonia Council United Front (ancêtre de l’actuel Interim Government dirigé par Samuel Sako Ikome) en juillet 2017 au Nigeria. Les militants ambazoniens avaient jeté leur dévolu sur SISIKU Ayuk Tabe.
Le 21 décembre 2018, Ayaba Cho abat ses premières cartes. General Ivo, commandant opérationnel de son groupe armé ADF, est assassiné par ses camarades de ADF sur ses ordres et son corps livré aux soldats camerounais.
Le crime de Ivo est qu’il a refusé de se soumettre au deal qu’Ayaba Cho a conclu avec le pouvoir de Yaoundé dont son maître-espion le colonel Joël Émile Bamkoui de la Division Sécurité Militaire (SEMIL), à savoir s’attaquer aux combattants qui obéissent aux ordres du gouvernement de Samuel Sako Ikome.
Quelques jours avant l’assassinat de General Ivo, 5 combattants (dont le commander Tiger) ont été massacrés par les ADF à Guzang, non loin de Batibo, dans la Momo. Les ADF ont également assassiné en janvier 2020 General Chacha, commandant du Bui Warriors.
Autre fait important à souligner, tous les généraux ambazoniens qui ont quitté le gouvernement de Sako Ikome pour se mettre au service d’individus sont devenus vulnérables. C’est le cas de General Commando du Momo Restorations Forces tué par les ADF fin novembre 2021. Ce dernier avait été approché par des individus qui l’ont convaincu de ne plus combattre sous le gouvernement de Sako. Pourtant, il s’agissait d’un piège tendu pour le neutraliser.
Lorsqu’il combattait pour le gouvernement de Sako, Field Marshall et son groupe les Red Dragons étaient les plus redoutables de la lutte ambazonienne. Mais quand Field Marshall a décidé de joindre la faction Marienta (dont la proximité avec Yaoundé n’est plus à démontrer), il était loin d’imaginer qu’il signait son arrêt de mort. Rongé par le dénuement et la maladie, lâchée par sa population et la plupart de ses combats, Field Marshall est mort le 12 juillet dernier.
Il y a à craindre que General No Pity, lui aussi au service de Marienta et Cie, subisse le même sort, lui qui, au sein du Bui Unity Warriors (remplis de combattants d’ADF), entretient désormais une guerre d’égos et de leadership entre combattants, s’attaque au Bui Warriors qui est aux ordres de Sako Ikome. Des informations dignes de foi font état de ce que le General Insobu, ex-commandant du Bui Warriors, a été tué en avril dernier sur ordres de No Pity.
Le plus grand adversaire des guérilleros ambazoniens ce n’est pas tant l’armée camerounaise mais cette incapacité à parler d’une seule voix dont ils font preuve. Fort heureusement, leurs populations continuent de croire en eux.