Sur le mur de l’homme de média Benjamin Zebaze, une intervention interpelle. Celle-ci qualifie le récent discours de Paul Biya de « déclaration creuse et méprisante » et trouve que « le chef de l’État est déconnecté des souffrances de la jeunesse ». Pourquoi le pense-t-il ? Réponses à cette question.
Le discours du chef de l’État à l’occasion de la 59ᵉ Fête de la Jeunesse est une insulte à l’intelligence des jeunes Camerounais. Derrière des phrases creuses et des promesses recyclées, il témoigne d’un mépris total pour une génération sacrifiée par des décennies de mauvaise gouvernance, de corruption et d’incompétence.
Une diversion grossière avec le football : dès l’introduction, le président tente de distraire l’opinion en parlant de la qualification des Lions Indomptables pour la prochaine CAN. Sérieusement ? Est-ce cela la priorité des millions de jeunes sans emploi, sans avenir, qui croupissent dans la misère ? En mettant en avant le sport au lieu de parler immédiatement des vraies souffrances de la jeunesse, ce discours montre à quel point le pouvoir est totalement déconnecté de la réalité.
Une autosatisfaction insultante face à un bilan catastrophique : le chef de l’État ose déclarer que « d’énormes progrès ont été réalisés » dans le pays. Mais de quels progrès parle-t-il ? Le chômage des jeunes explose et l’économie stagne, tandis que les élites politiques et leurs familles s’enrichissent sur le dos du peuple.
L’éducation est en ruine, avec des universités surpeuplées, des formations inadaptées et des diplômes qui ne garantissent rien d’autre qu’un passage direct au chômage. Les infrastructures sont défaillantes : pas d’électricité stable, pas d’eau potable dans de nombreuses régions, des routes impraticables. Ce discours tente de peindre un pays en progrès, alors que la jeunesse est piégée dans un système verrouillé, où seuls les fils et filles des élites accèdent à de vraies opportunités.
L’agriculture et l’auto-emploi : la grande arnaque ! Lorsqu’il parle de l’emploi, le président demande aux jeunes de « saisir les opportunités dans l’agriculture et l’auto-emploi ». C’est la même rengaine depuis des décennies ! L’agriculture ? Avec quel accès au crédit ? Avec quelles infrastructures ? Avec quelles garanties face aux crises climatiques et à l’abandon total des agriculteurs par l’État ?
Quant à l’auto-emploi, c’est un moyen cynique pour le gouvernement de se laver les mains de la crise du travail. On dit aux jeunes : « débrouillez-vous », pendant que les enfants des ministres et des directeurs généraux occupent les postes clés dans la fonction publique et les grandes entreprises.
Un mépris total pour les jeunes en détresse. Le président ose critiquer ceux qui tentent d’émigrer clandestinement, sans jamais se demander pourquoi des milliers de jeunes risquent leur vie en traversant le désert et la mer Méditerranée. Ils fuient un pays sans espoir, rongé par la corruption et la pauvreté. Au lieu d’assumer ses responsabilités et de proposer un avenir viable à la jeunesse, il préfère la culpabiliser et lui faire la morale.
Une peur panique de l’opposition et du changement. Le passage sur les élections montre une obsession maladive pour le maintien du pouvoir. Le président met en garde contre les « sirènes du chaos » et les « promesses fallacieuses » de l’opposition. Mais après des décennies de règne, qui incarne réellement l’échec et la stagnation ? Qui a détruit les rêves de plusieurs générations ? Le véritable chaos, c’est un régime usé, incapable de se réformer, et qui préfère étouffer toute contestation au lieu de laisser émerger une vraie alternative.
Conclusion : un discours de trop ! Ce message n’est rien d’autre qu’une insulte à la jeunesse camerounaise. Il prouve que le régime est totalement déconnecté des réalités et qu’il ne propose aucune solution sérieuse aux vrais problèmes du pays. La seule chose que ce discours confirme, c’est que la jeunesse ne peut compter que sur elle-même pour arracher son avenir à un pouvoir qui ne lui offrira jamais rien.