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Disparition de 3 milliards à l’Assemblée nationale : Kamssouloum Abba Kabir met à nu la gabegie financière

Image illustrative

Sat, 21 Oct 2023 Source: L'oeil du Sahel

Le premier questeur de l’institution a prononcé un discours rageur lors du lancement officiel des travaux d’élaboration du projet de budget 2024.

L’honorable Kamssouloum Abba Kabir a saisi l’occasion du lancement officiel des travaux d’élaboration du projet de budget de l’Assemblée nationale, pour le compte de l’exercice 2024, pour «dénoncer les pratiques malsaines et un certain affairisme qui ont fait leur lit à l’Assemblée nationale». Le premier questeur de l’Assemblée nationale cite pêle-mêle «des travaux fictifs, des prestations fictives, des travaux en régie qui n'en sont pas, des surfacturations indécentes, la multiplication des avantages indus, les nombreuses missions fictives ou déguisées, les nombreuses missions de complaisances faites sur le dos de l’Assemblée nationale, et l'engagement des activités non inscrites au budget qui lient juridiquement et pécuniairement l’Assemblée nationale». C’est que «d’une part, le budget exécuté n’est pas le budget qui a été adopté par le Bureau de l’Assemblée nationale, et d’autre part, tous les référentiels tels que le Plan de travail annuel et les Fiches du suivi de la consommation des crédits qui ont été mis à votre disposition pour garantir une bonne exécution du budget, ne sont pas utilisés», ont constaté les questeurs. A cela, le dénonciateur qui fait partie de ceux qui sont supposés veiller à l’orthodoxie de la gestion des fonds de cette Chambre, ajoute «le manque de fiabilité des informations mises à la disposition des questeurs». Question de dédouaner les questeurs de cette situation. Pour l’élu du Logone et Chari, «ces manquements et de nouvelles pratiques d'un autre âge qui se sont installées dans les mœurs de notre chambre, nous ont plongé dans une crise morale et financière majeure jamais enregistrée, aussi loin que l'on puisse remonter dans la longue histoire de l’Assemblée nationale du Cameroun». L’honorable Kamssouloum Abba Kabir qui s’adressait ainsi cette semaine à l’occasion du lancement officiel des travaux d’élaboration du projet de budget de l’AN, pour le compte de l’exercice 2024, met ainsi les députés face à leurs responsabilités.

UN TROU DE 3 MILLIARDS FCFA

D’autant plus que l’Institution traverse une crise financière qui a amené Cavaye Yeguie Djibril, le président de l’AN, à prescrire une enquête diligentée par une commission ad-hoc présidée par Théophile Baoro, vice-président de l’AN, pour faire une évaluation de la situation administrative et financière de l’Assemblée nationale. Laquelle commission devrait faire le diagnostic de la situation et proposer des solutions. L’équipe conduite par Théophile Baoro, a effectivement constaté un trou financier de près de trois milliards Fcfa et diverses entorses à la réglementation en vigueur en matières de gestion. Des sources parlent de menace de défaut de paiement. Alors «l’Assemblée nationale doit se conformer aux mesures édictées par la Circulaire N°001 du 30 août 2023 du Président de la République, relative à la préparation du budget de l’Etat, pour l’exercice 2024», prescrit le premier questeur. Insistant sur «l'amélioration de la transparence et l’assainissement de la gestion des finances publiques», afin d’«assurer une saine gestion des deniers publics et surtout réduire le train de vie de l'état dont fait partie… l'Assemblée nationale. A l’avenir, «une évaluation plus rigoureuse des dépenses sera effectuée», a-t-il prévenu. A l’occasion, l’homme a cru bon de «rappeler que les principales missions de l’Assemblée Nationale sont le vote des lois de la République et l'évaluation de l'action du gouvernement», recadre-t-il ses pairs. «C’est dire que notre budget devrait être essentiellement recentré sur ces objectifs», embraie-t-il.

Source: L'oeil du Sahel