On ne passe plus une seule journée au Cameroun sans suivre des histoires rocambolesques fabriquées par le gouvernement pour distraire le peuple. Je me sens aujourd’hui interpellé parce que le curseur est parti des fausses histoires de justice ou de football aux fausses réformes ou volontés de réforme économiques. L’objectif de tout cela étant de camoufler la faillite de l’Etat et la vulnérabilité du pouvoir en place. Par exemple, ce 10 juillet 2024, le Président de la République a tenté d’embrouiller l’opinion publique en signant un décret portant transformation de la Société Nationale d’Investissement (Sni) en société à capital public. Une vraie blague de mauvais goût ! Un décret présidentiel en déphasage avec le débat d’orientation budgétaire au Parlement. « Ça sort encore d’où ce truc ? », a-ton envie de se demander. Où est la cohérence ? Alors que le Parlement va à gauche, le gouvernement va à droite et cela accouche toujours d’un monstre qui prolonge la traversée du désert du peuple. L’on retiendra que pendant cette session parlementaire de juin-juillet 2024 pourtant consacrée au débat d’orientation budgétaire, le Président de la République aura doublement insulté le Parlement. D’abord, il lui a imposé par ordonnance un « collectif budgétaire » à la camerounaise où le rôle du parlement se limitait à en prendre acte. J’explique terre à terre : vous êtes réunis pour parler de budget. On change ce budget-là plutôt par ordonnance (qui a immédiatement force de loi avec ou sans votre avis) et on vous envoie uniquement pour faire endosser. En Camerounais, on dit que le Président de la République a « séché » sa Majorité obèse, lui envoyant le message qu’elle ne sert à rien. Par exemple, aucun député n’est d’accord pour l’augmentation à 10000 Fcfa du timbre sur la Cni mais, aucun n’a pu broncher. Le Sdf a demandé une session spéciale sur la Cni et la Présidence de la République a pesé de tout son poids pour qu’elle ne se tienne pas. Par conséquent, la Représentation nationale n’a pas pu demander au gouvernement de fournir des informations claires (obligation de transparence) sur la convention mafieuse et illégale (en violation du code des marchés publics) qui a été signée le 13 mai 2024 entre la Dgsn et le prestataire. Alors que tout le monde est d’accord que l’on peut utiliser le cadre que nous offrent déjà les Ctds pour créer et opérer les postes d’identification, le gouvernement camerounais veut non seulement augmenter la pression fiscale sur les pauvres citoyens (contribuables) en vue de construire de nouvelles infrastructures, mais aussi et surtout, mettre en concession ces nouveaux centres de production au prestataire qui n’aura finalement rien investi et qui ne sera venu au Cameroun que pour manger sur le dos des citoyens. Aucun député de la Majorité obèse n’a pu lever le moindre doigt et le Parlement a validé une mafia de 320 milliards dans un pays déjà surendetté et sous perfusion du Fmi. Même si le Sdf n’a pas encore pu bloquer cette mafia, il continuera de travailler méthodiquement pour y parvenir à l’image de ce qu’il avait déjà fait pour bloquer la mafia des péages automatiques où il était incompréhensible que le gouvernement endette le pays à hauteur de 14 milliards pour construire 14 hangars automatiques et mettre en concession pendant 20 ans aux mafieux qui n’avaient rien investi comme le recommande la logique du BOT (Build Operate and Transfer). Ce 10 juillet donc, le Président de la République a encore copieusement insulté les députés qui exercent pourtant avec lui la souveraineté du peuple en passant par décret des réformes économiques qui sont en décalage avec le Document de programmation économique et budgétaire du Cameroun. Comment pouvezvous faire voter une chose à l’Assemblée nationale lundi et signer un décret pour tout autre chose mardi si ce n’est une navigation à vue ou une stratégie de distraction massive ? En effet, le Cameroun est sorti de la logique d’ajustement structurel autour des années 2006 pour prendre résolument le chemin des Programmes économiques c’est-à-dire pour prendre une logique de structuration des projets autour des besoins exprimés par les populations bénéficiaires. En gros, le Cameroun avait choisi de ne plus être esclave des institutions financières en travaillant pour obtenir de bons chiffres (taux de croissance, PIB, devises, etc.). Cette approche top-down n’avait pas garanti le bien-être des populations locales. Par exemple, on vous dit que le taux de croissance est de 4% alors que le pouvoir d’achat des citoyens a baissé de 17%. On célèbre quoi et on travaille pour quoi : Le taux de croissance ou le pouvoir d’achat ? Le Cameroun avait semblé choisir la logique des programmes c’est-àdire que le pays identifie les besoins de ses populations et y fait face (approche bottom-up). C’est en tout cas dans cette logique que le budget national est supposé être structuré à l’Assemblée nationale. Mais, voilà que le décret présidentiel nous ramène dans les années 1990 avec la logique d’ajustement structurel dictée une fois de plus par le Fmi. Débat sur l’orientation économique Le Fmi considère que la logique de Projets/programmes est un mécanisme de subvention à rejeter dans son option ultralibérale. De quoi s’agit-il ? Par exemple, dans l’actualité, le gouvernement (Ministère en charge de l’agriculture) vient de promettre Fcfa 1 milliard à l’Irad pour promouvoir la culture locale du riz conformément au budget-programme en cours et reconduit jusqu’en 2027. Comme cette initiative, il existe plus de 150 projets/programmes au Cameroun entièrement financés par le budget national et par les emprunts. Il ne faut pas embrouiller les gens : il n’est prévu aucune place à la Sni dans cette logique de production locale. Il s’agit par exemple de la mise en œuvre du Plan Intégré d’ImportSubstitution Agropastoral et Halieutique (Piisah), avec un accent particulier sur la production du riz et de poissons. Où est le besoin ? Le Cameroun importe plus de 1,2 million de tonnes de riz par an, ce qui consacre une fui te de devises importante de près de 200 milliards et la création de richesse plutôt dans les pays fournisseurs. Je ne veux même pas évoquer la situation du poisson qui est plus catastrophique. Or, la logique de l’import-substitution que chante le gouvernement lorsque les ministres sont déjà rassasiés recommande que l’on produise sur place pour créer localement la richesse. Cela passe par la subvention bien sûr, ce qui est une mesure de justice dans la mesure où les produits importés subventionnés (à la production, au transport jusqu’au Cameroun et à la douane en faveur quelque fois des accords économiques à sens unique) entrent en concurrence déloyale sur le marché camerounais avec les produits camerounais non subventionnés en totale violation de la loi de 1998 sur la concurrence au Cameroun honnête lorsqu’il impose au Cameroun de réduire la subvention sur ses produits locaux. La transformation de la Sni en « société à capital public » signifie Une seule chose : la fin des subventions et la prise de l’option profit. L’on supprime dans la foulée toutes les structures qui étaient en charge de la réhabilitation et de la mise à niveau des entreprises. Si l’on prend une année de référence comme 2018, l’on se rend compte que sur les 28 entreprises publiques figurant en annexe de la loi des finances, 14 étaient en faillite depuis 2014. La transformation de la Sni en société à capital public montre la volonté du gouvernement de ne plus mettre de l’argent dans la réanimation des entreprises publiques en faillite pour des raisons de souveraine- tés ou d’utilité publique. Elles n’auront donc qu’à mourir comme les 188 autres que le Président Ahidjo avait laissées ! La conséquence immédiate pourra être la mort de ces entreprises en faillite comme la Camer-co, la Semry (après la Soderim ou la Sodeble), la Camtel, etc. En effet, l’investissement public prend une option commerciale et/ou libérale telle que recommandée par le Fmi et s’ouvre à la logique du marché sans aucune importance accordée aux considérations de souveraineté que l’on retrouve encore dans les « entreprises à capitaux publics ». Par exemple, il ne sera plus question de parler valablement de souveraineté alimentaire au Cameroun dont le but est de contrôler la qualité et la quantité des aliments consommés par les populations. On parlera mieux d’agribusiness dont le but est de faire des chiffres et de gagner de l’argent. Bien plus, la logique des programmes est structurée par secteurs prioritaires. Il y a le secteur des infrastructures, le secteur agricole, le secteur des industries, les secteurs sociaux et le secteur de la gouvernance. Dans le secteur des infrastructures par exemple, le gouvernement doit investir sans rentabilité directe dans les facteurs de production ou encore dans ce que l’on appelle « biens publics ». La logique ultralibérale du FMI ne validera pas ces dépenses dites sociales ou de souveraineté qui participent pourtant à améliorer le confort et les conditions de vie des travailleurs. Pire, le gouvernement ne peut pas d’une part faire voter à l’Assemblée nationale qu’il faut poursuivre la logique de la décentralisation et se retourner ensuite pour promouvoir la centralisation de l’investissement public dans tenir compte du rôle que vont jouer les Ctds. S’il vous plaît, pouvez-vous réveiller Paul Biya et lui rappeler que c’est lui le Président depuis 42 ans et que c’est lui qui raconte toutes ces choses-là dans ses discours pompeux ? Encore que tout ça, c’est sur du papier. Parce que dans les faits, la réforme de Monsieur le Président de la République sera une grosse blague aux yeux de ses propres Créatures. On dit maintenant que c’est la SNI qui sera habilitée à donner le visa pour le financement de l’Etat ? Les Créatures auront envie de dire « Mof » à ceux qui veulent prétendre ça. Le Président de la République qui n’a jamais évalué son gouvernement et qui n’a jamais tapé du poing sur la table à partir de son Bunker situé à Etoudi pense-t-il qu’un coordonnateur de projet/programme qui est financièrement plus puissant que son Ministre de tutelle aura recours à la Sni pour prendre un supposé visa avant de procéder à son investissement ? Le Président n’a jamais rien fait à plusieurs centaines de coordonnateurs des Projets/programmes qui existent et qui dilapident depuis plusieurs années leurs budgets évalués à travers le temps à plusieurs milliers de milliards de Fcfa. Le Président leur a déjà fait quoi ? Et c’est maintenant qu’il le fera alors que les gars disent agir selon sa volonté et sous « Très hautes Instructions » ? Les gars vont dire à la camerounaise que le « Président est fou dans sa tête ». C’est comme s’il demandait à la Fécafoot d’aller prendre son visa au Minsep. De deux choses l’une : soit il ne connaît pas ou ne maîtrise plus lui-même le système qu’il a créé pour s’éterniser au pouvoir, soit il veut distraire le peuple. Dans le système actuel de mauvaise gouvernance systémique et chronique, la SNI transformée n’aura qu’à aller se faire foutre. Si l’on y met de l’argent (fonds d’investissement, capital à risque, etc.), ce sera pour que ce soit dilapidé par les autocrates. Aucune Créature de Paul Biya n’ira là-bas pour travailler au lieu de se servir ou de prendre sa part du lion comme c’est devenu le sport national au Cameroun. La Présidence de la République est devenue un guichet automatique de distribution des privilèges clientélistes et des distractions publiques dans la mesure où vous ne pouvez pas vouloir réformer le niveau opérationnel sans préalablement réformer le niveau stratégique. Si Paul Biya est sérieux, alors il refonde d’abord l’Etat et il met les citoyens au cœur des politiques publiques. Cette entreprise de changement systémique doit précéder toute opération économique. Paul Biya n’a qu’à fixer clairement le cap. Il n’a qu’à faire fonctionner les institutions de l’Etat. Il doit cesser d’avoir un si grand mépris pour le Parlement. Il doit faire fonctionner la justice. Il doit convoquer à l’immédiat le Conseil supérieur de la Magistrature qui ne s’est pas réuni depuis 5 ans malgré les appels répétés du Sdf. Nos députés ont même proposé que l’on prenne leurs salaires pour organiser la justice si c’est un problème d’argent. Car, un pays sans justice est un pays de non-droit où il ne peut se développer aucun investissement. La justice camerounaise n’est pas régulée. Personne ne sanctionne personne. Le laisser-aller et le laisser-faire règnent en maîtres. Qu’est-ce que la Sni sinon une société pillée, en faillite et en déroute depuis plus de 30 ans ? Le Président a sanctionné qui à la Sni pour se mettre à réformer ? On transforme une structure sans auditer/évaluer ? C’est une blague ? La Sni est aujourd’hui une société qui sert de garage à certains caciques de l’autocratie qui profitent du reste de la manne rentière constituée sous Ahidjo. L’autocratie de Paul Biya lui-même a apporté quoi au Came roun si ce n’est de piller ce que Ahidjo avait laissé ? Donner plus de pouvoirs à la Sni dans ces conditions est non seulement une folie mais, un vrai crime économique ! Pardon, cher Président de la République du Cameroun : Cessez de fatiguer les Camerounais ! Cessez de perdre le temps aux gens ! Soit vous posez les actions qu’il faut, soit vous dégagez rapidement pour le bien de ce pays. Cher Monsieur le Président, vous êtes fort pour bâillonner l’opposition mais, vous êtes nul en matière de développement. « Gouverner ! », c’est tout ce que l’on vous demande. Et si vous êtes fatigué, prenez votre retraite méritée ! Vous travaillez quand même depuis 1961, soit depuis 63 ans ! Tous les pays du monde entier avancent vers le progrès, sauf le Cameroun. Tout le monde ne va pas fuir au Canada alors que notre pays est une Afrique en miniature, un pays béni de Dieu. Il nous faut juste un dirigeant éclairé jouissant encore de toutes ses capacités physiques et intellectuelles. Nous-autres au SDF, nous avons un nouveau leadership plus jeune, transformé et plus déterminé à présenter une alternative crédible de développement. Nous nous proposons juste de mettre en cohérence les idées progressistes qui se développent à travers le pays. Une plateforme du Mouvement des Forces Progressistes s’est constituée à cet effet et se réunit mensuellement. Elle propose juste de créer un pays normal. C’est ce qu’attendent les Camerounais. Et j’y apporte ma contribution. Dieu bénisse le Cameroun !
On ne passe plus une seule journée au Cameroun sans suivre des histoires rocambolesques fabriquées par le gouvernement pour distraire le peuple. Je me sens aujourd’hui interpellé parce que le curseur est parti des fausses histoires de justice ou de football aux fausses réformes ou volontés de réforme économiques. L’objectif de tout cela étant de camoufler la faillite de l’Etat et la vulnérabilité du pouvoir en place. Par exemple, ce 10 juillet 2024, le Président de la République a tenté d’embrouiller l’opinion publique en signant un décret portant transformation de la Société Nationale d’Investissement (Sni) en société à capital public. Une vraie blague de mauvais goût ! Un décret présidentiel en déphasage avec le débat d’orientation budgétaire au Parlement. « Ça sort encore d’où ce truc ? », a-ton envie de se demander. Où est la cohérence ? Alors que le Parlement va à gauche, le gouvernement va à droite et cela accouche toujours d’un monstre qui prolonge la traversée du désert du peuple. L’on retiendra que pendant cette session parlementaire de juin-juillet 2024 pourtant consacrée au débat d’orientation budgétaire, le Président de la République aura doublement insulté le Parlement. D’abord, il lui a imposé par ordonnance un « collectif budgétaire » à la camerounaise où le rôle du parlement se limitait à en prendre acte. J’explique terre à terre : vous êtes réunis pour parler de budget. On change ce budget-là plutôt par ordonnance (qui a immédiatement force de loi avec ou sans votre avis) et on vous envoie uniquement pour faire endosser. En Camerounais, on dit que le Président de la République a « séché » sa Majorité obèse, lui envoyant le message qu’elle ne sert à rien. Par exemple, aucun député n’est d’accord pour l’augmentation à 10000 Fcfa du timbre sur la Cni mais, aucun n’a pu broncher. Le Sdf a demandé une session spéciale sur la Cni et la Présidence de la République a pesé de tout son poids pour qu’elle ne se tienne pas. Par conséquent, la Représentation nationale n’a pas pu demander au gouvernement de fournir des informations claires (obligation de transparence) sur la convention mafieuse et illégale (en violation du code des marchés publics) qui a été signée le 13 mai 2024 entre la Dgsn et le prestataire. Alors que tout le monde est d’accord que l’on peut utiliser le cadre que nous offrent déjà les Ctds pour créer et opérer les postes d’identification, le gouvernement camerounais veut non seulement augmenter la pression fiscale sur les pauvres citoyens (contribuables) en vue de construire de nouvelles infrastructures, mais aussi et surtout, mettre en concession ces nouveaux centres de production au prestataire qui n’aura finalement rien investi et qui ne sera venu au Cameroun que pour manger sur le dos des citoyens. Aucun député de la Majorité obèse n’a pu lever le moindre doigt et le Parlement a validé une mafia de 320 milliards dans un pays déjà surendetté et sous perfusion du Fmi. Même si le Sdf n’a pas encore pu bloquer cette mafia, il continuera de travailler méthodiquement pour y parvenir à l’image de ce qu’il avait déjà fait pour bloquer la mafia des péages automatiques où il était incompréhensible que le gouvernement endette le pays à hauteur de 14 milliards pour construire 14 hangars automatiques et mettre en concession pendant 20 ans aux mafieux qui n’avaient rien investi comme le recommande la logique du BOT (Build Operate and Transfer). Ce 10 juillet donc, le Président de la République a encore copieusement insulté les députés qui exercent pourtant avec lui la souveraineté du peuple en passant par décret des réformes économiques qui sont en décalage avec le Document de programmation économique et budgétaire du Cameroun. Comment pouvezvous faire voter une chose à l’Assemblée nationale lundi et signer un décret pour tout autre chose mardi si ce n’est une navigation à vue ou une stratégie de distraction massive ? En effet, le Cameroun est sorti de la logique d’ajustement structurel autour des années 2006 pour prendre résolument le chemin des Programmes économiques c’est-à-dire pour prendre une logique de structuration des projets autour des besoins exprimés par les populations bénéficiaires. En gros, le Cameroun avait choisi de ne plus être esclave des institutions financières en travaillant pour obtenir de bons chiffres (taux de croissance, PIB, devises, etc.). Cette approche top-down n’avait pas garanti le bien-être des populations locales. Par exemple, on vous dit que le taux de croissance est de 4% alors que le pouvoir d’achat des citoyens a baissé de 17%. On célèbre quoi et on travaille pour quoi : Le taux de croissance ou le pouvoir d’achat ? Le Cameroun avait semblé choisir la logique des programmes c’est-àdire que le pays identifie les besoins de ses populations et y fait face (approche bottom-up). C’est en tout cas dans cette logique que le budget national est supposé être structuré à l’Assemblée nationale. Mais, voilà que le décret présidentiel nous ramène dans les années 1990 avec la logique d’ajustement structurel dictée une fois de plus par le Fmi. Débat sur l’orientation économique Le Fmi considère que la logique de Projets/programmes est un mécanisme de subvention à rejeter dans son option ultralibérale. De quoi s’agit-il ? Par exemple, dans l’actualité, le gouvernement (Ministère en charge de l’agriculture) vient de promettre Fcfa 1 milliard à l’Irad pour promouvoir la culture locale du riz conformément au budget-programme en cours et reconduit jusqu’en 2027. Comme cette initiative, il existe plus de 150 projets/programmes au Cameroun entièrement financés par le budget national et par les emprunts. Il ne faut pas embrouiller les gens : il n’est prévu aucune place à la Sni dans cette logique de production locale. Il s’agit par exemple de la mise en œuvre du Plan Intégré d’ImportSubstitution Agropastoral et Halieutique (Piisah), avec un accent particulier sur la production du riz et de poissons. Où est le besoin ? Le Cameroun importe plus de 1,2 million de tonnes de riz par an, ce qui consacre une fui te de devises importante de près de 200 milliards et la création de richesse plutôt dans les pays fournisseurs. Je ne veux même pas évoquer la situation du poisson qui est plus catastrophique. Or, la logique de l’import-substitution que chante le gouvernement lorsque les ministres sont déjà rassasiés recommande que l’on produise sur place pour créer localement la richesse. Cela passe par la subvention bien sûr, ce qui est une mesure de justice dans la mesure où les produits importés subventionnés (à la production, au transport jusqu’au Cameroun et à la douane en faveur quelque fois des accords économiques à sens unique) entrent en concurrence déloyale sur le marché camerounais avec les produits camerounais non subventionnés en totale violation de la loi de 1998 sur la concurrence au Cameroun honnête lorsqu’il impose au Cameroun de réduire la subvention sur ses produits locaux. La transformation de la Sni en « société à capital public » signifie Une seule chose : la fin des subventions et la prise de l’option profit. L’on supprime dans la foulée toutes les structures qui étaient en charge de la réhabilitation et de la mise à niveau des entreprises. Si l’on prend une année de référence comme 2018, l’on se rend compte que sur les 28 entreprises publiques figurant en annexe de la loi des finances, 14 étaient en faillite depuis 2014. La transformation de la Sni en société à capital public montre la volonté du gouvernement de ne plus mettre de l’argent dans la réanimation des entreprises publiques en faillite pour des raisons de souveraine- tés ou d’utilité publique. Elles n’auront donc qu’à mourir comme les 188 autres que le Président Ahidjo avait laissées ! La conséquence immédiate pourra être la mort de ces entreprises en faillite comme la Camer-co, la Semry (après la Soderim ou la Sodeble), la Camtel, etc. En effet, l’investissement public prend une option commerciale et/ou libérale telle que recommandée par le Fmi et s’ouvre à la logique du marché sans aucune importance accordée aux considérations de souveraineté que l’on retrouve encore dans les « entreprises à capitaux publics ». Par exemple, il ne sera plus question de parler valablement de souveraineté alimentaire au Cameroun dont le but est de contrôler la qualité et la quantité des aliments consommés par les populations. On parlera mieux d’agribusiness dont le but est de faire des chiffres et de gagner de l’argent. Bien plus, la logique des programmes est structurée par secteurs prioritaires. Il y a le secteur des infrastructures, le secteur agricole, le secteur des industries, les secteurs sociaux et le secteur de la gouvernance. Dans le secteur des infrastructures par exemple, le gouvernement doit investir sans rentabilité directe dans les facteurs de production ou encore dans ce que l’on appelle « biens publics ». La logique ultralibérale du FMI ne validera pas ces dépenses dites sociales ou de souveraineté qui participent pourtant à améliorer le confort et les conditions de vie des travailleurs. Pire, le gouvernement ne peut pas d’une part faire voter à l’Assemblée nationale qu’il faut poursuivre la logique de la décentralisation et se retourner ensuite pour promouvoir la centralisation de l’investissement public dans tenir compte du rôle que vont jouer les Ctds. S’il vous plaît, pouvez-vous réveiller Paul Biya et lui rappeler que c’est lui le Président depuis 42 ans et que c’est lui qui raconte toutes ces choses-là dans ses discours pompeux ? Encore que tout ça, c’est sur du papier. Parce que dans les faits, la réforme de Monsieur le Président de la République sera une grosse blague aux yeux de ses propres Créatures. On dit maintenant que c’est la SNI qui sera habilitée à donner le visa pour le financement de l’Etat ? Les Créatures auront envie de dire « Mof » à ceux qui veulent prétendre ça. Le Président de la République qui n’a jamais évalué son gouvernement et qui n’a jamais tapé du poing sur la table à partir de son Bunker situé à Etoudi pense-t-il qu’un coordonnateur de projet/programme qui est financièrement plus puissant que son Ministre de tutelle aura recours à la Sni pour prendre un supposé visa avant de procéder à son investissement ? Le Président n’a jamais rien fait à plusieurs centaines de coordonnateurs des Projets/programmes qui existent et qui dilapident depuis plusieurs années leurs budgets évalués à travers le temps à plusieurs milliers de milliards de Fcfa. Le Président leur a déjà fait quoi ? Et c’est maintenant qu’il le fera alors que les gars disent agir selon sa volonté et sous « Très hautes Instructions » ? Les gars vont dire à la camerounaise que le « Président est fou dans sa tête ». C’est comme s’il demandait à la Fécafoot d’aller prendre son visa au Minsep. De deux choses l’une : soit il ne connaît pas ou ne maîtrise plus lui-même le système qu’il a créé pour s’éterniser au pouvoir, soit il veut distraire le peuple. Dans le système actuel de mauvaise gouvernance systémique et chronique, la SNI transformée n’aura qu’à aller se faire foutre. Si l’on y met de l’argent (fonds d’investissement, capital à risque, etc.), ce sera pour que ce soit dilapidé par les autocrates. Aucune Créature de Paul Biya n’ira là-bas pour travailler au lieu de se servir ou de prendre sa part du lion comme c’est devenu le sport national au Cameroun. La Présidence de la République est devenue un guichet automatique de distribution des privilèges clientélistes et des distractions publiques dans la mesure où vous ne pouvez pas vouloir réformer le niveau opérationnel sans préalablement réformer le niveau stratégique. Si Paul Biya est sérieux, alors il refonde d’abord l’Etat et il met les citoyens au cœur des politiques publiques. Cette entreprise de changement systémique doit précéder toute opération économique. Paul Biya n’a qu’à fixer clairement le cap. Il n’a qu’à faire fonctionner les institutions de l’Etat. Il doit cesser d’avoir un si grand mépris pour le Parlement. Il doit faire fonctionner la justice. Il doit convoquer à l’immédiat le Conseil supérieur de la Magistrature qui ne s’est pas réuni depuis 5 ans malgré les appels répétés du Sdf. Nos députés ont même proposé que l’on prenne leurs salaires pour organiser la justice si c’est un problème d’argent. Car, un pays sans justice est un pays de non-droit où il ne peut se développer aucun investissement. La justice camerounaise n’est pas régulée. Personne ne sanctionne personne. Le laisser-aller et le laisser-faire règnent en maîtres. Qu’est-ce que la Sni sinon une société pillée, en faillite et en déroute depuis plus de 30 ans ? Le Président a sanctionné qui à la Sni pour se mettre à réformer ? On transforme une structure sans auditer/évaluer ? C’est une blague ? La Sni est aujourd’hui une société qui sert de garage à certains caciques de l’autocratie qui profitent du reste de la manne rentière constituée sous Ahidjo. L’autocratie de Paul Biya lui-même a apporté quoi au Came roun si ce n’est de piller ce que Ahidjo avait laissé ? Donner plus de pouvoirs à la Sni dans ces conditions est non seulement une folie mais, un vrai crime économique ! Pardon, cher Président de la République du Cameroun : Cessez de fatiguer les Camerounais ! Cessez de perdre le temps aux gens ! Soit vous posez les actions qu’il faut, soit vous dégagez rapidement pour le bien de ce pays. Cher Monsieur le Président, vous êtes fort pour bâillonner l’opposition mais, vous êtes nul en matière de développement. « Gouverner ! », c’est tout ce que l’on vous demande. Et si vous êtes fatigué, prenez votre retraite méritée ! Vous travaillez quand même depuis 1961, soit depuis 63 ans ! Tous les pays du monde entier avancent vers le progrès, sauf le Cameroun. Tout le monde ne va pas fuir au Canada alors que notre pays est une Afrique en miniature, un pays béni de Dieu. Il nous faut juste un dirigeant éclairé jouissant encore de toutes ses capacités physiques et intellectuelles. Nous-autres au SDF, nous avons un nouveau leadership plus jeune, transformé et plus déterminé à présenter une alternative crédible de développement. Nous nous proposons juste de mettre en cohérence les idées progressistes qui se développent à travers le pays. Une plateforme du Mouvement des Forces Progressistes s’est constituée à cet effet et se réunit mensuellement. Elle propose juste de créer un pays normal. C’est ce qu’attendent les Camerounais. Et j’y apporte ma contribution. Dieu bénisse le Cameroun !