Dja et lobo : Le préfet nargue le chef de l’etat

4507 50678b 1170x480 Paul Biya (Archives)

Mon, 4 Jan 2016 Source: camernews.com

Non seulement Bernard Marie Mba passe le clair de son temps à comparer Garoua et Sangmélima, mais également, à travers deux arrêtés, il a voulu faire main basse sur l’exécutif communal de la ville.La scène continue de susciter moult commentaires dans les ménages et buvettes du chef-lieu du département du Dja et Lobo. Mercredi 30 décembre 2015. Ce jour-là, doit se tenir au cercle municipal de Sangmélima une session du conseil municipal portant examen et adoption du budget 2016. Le maire et l’ensemble de l’exécutif communal sont présents dans la salle à l’heure convenue et n’attendent plus que le préfet, Bernard Marie Mba, pour le début des travaux.

Après une heure d’attente, rapporte un témoin, les conseillers municipaux se résolvent à lancer la séance de travail. A la surprise générale, c’est au moment de l’exécution de l’hymne municipal que le chef de terre débarque et demande de tout interrompre. Dans la foulée, Bernard Marie Mba exige que trois autres points soient inscrits à l’ordre du jour. D’abord, camer.bela lecture du Psaume 45. Ensuite, la proclamation de l’arrêté préfectoral créant une commission chargée du contrôle de la gestion du maire de la commune de Sangmélima, de 2013 à 2015 ainsi que la désignation des différents membres de ladite commission, dont lui-même est le président. Et, pour finir la lecture d’un autre arrêté, celui-là portant interdiction d’accès à l’Hôtel de ville de Sangmélima de 16 conseillers municipaux sur les 34 que compte cette municipalité, pour des motifs jusque-là inconnus.

Conformément à ces textes préfectoraux qui se veulent d’application immédiate, les 16 conseillers indésirables sont expulsés de la salle manu-militari. Conséquence, les travaux de la session portant examen et adoption du budget 2016 ne peuvent plus se tenir pour manque de quorum. Une situation qui a fait les affaires de Bernard Marie Mba, qui s’en est d’ailleurs vanté en ces termes : «Je voulais donc montrer au maire l’autorité d’un préfet !» A croire que l’administrateur-civil principal avait un compte particulier à régler au maire André Noël Essian…

Suite à ces agissements, des conseillers municipaux ont adressé une correspondance au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. En réaction ce dernier aurait instruit, apprend-on, au gouverneur de la région du Sud de rencontrer l’exécutif communal de Sangmélima aux fins de rechercher une voie de sortie. Aux dernières nouvelles, les décisions du préfet ont tout simplement été annulées, et il a été convenu que la session du conseil municipal devant adopter le budget de l’exercice 2016 se réunira ce 4 janvier au Cercle municipal de Sangmélima.

Folie des grandeurs

Ce n’est pas la première fois, note-t-on, que le préfet du département du Dja et Lobo brille ainsi par des actes de bouffonnerie et de défiance. Bernard Marie Mba, camer.beà chacune de ses prises de parole publiques, ne cesse de faire des comparaisons entre le niveau de développement de Garoua et le sous-développement de Sangmélima, ville natale du chef de l’Etat. Dans certaines de ses déclarations, dont les bandes sonores circulent actuellement dans le département du Dja et Lobo, il laisse entendre que Paul Biya n’a pas pu construire sa ville en 33 ans de pouvoir, encore moins se bâtir une résidence comme l’a fait son prédécesseur, Ahmadou Ahidjo à Garoua. Nos multiples tentatives de joindre le chef de terre se sont avérées infructueuses.

Lors des récentes opérations de renouvellement des organes de base à la section Rdpc du Dja et Lobo 1, le même a convoqué l’ensemble du personnel de la radio communautaire pour lui intimer l’ordre de ne plus diffuser les communiqués du parti de Paul Biya. Le 25 décembre, il a interrompu l’homélie à la paroisse St-Joseph pour annoncer l’arrêté interdisant le séjour, dans les paroisses de Sangmélima, à Jean Jacques Evina Akon, plus connu sous le pseudonyme d’«Evina Platini», président du conseil paroissial et opérateur économique qu’on dit très proche de Franck Biya. Et on n’en a sans doute pas fini, avec les déviances du préfet du Dja et Lobo.

Source: camernews.com