Djakana: Un comité de vigilance soupçonnée de collusion avec Boko Haram

Membres De Comite De Vigilance1 Membres de comité de vigilance,photo d'archive

Mon, 1 Aug 2016 Source: cameroon-info.net

Les membres d’un comité de vigilance soupçonnés de pactiser avec Boko Haram. L’Œil du Sahel en kiosque le 1er août 2016 renseigne que ça se passe à Djakana dans le Département du Mayo-Sava.

À en croire le journal, Abdouramane Ali, président du comité de vigilance de Djakana, son vice-président Abba Malloum et plusieurs autres membres dudit comité de vigilance ont été interpellés les 29, 30 et 31 juillet 2016 par des éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Ils ont été conduits à Kolofata.

Une source sécuritaire a confié au journal que «le président et son vice-président ont été arrêtés le 29 juillet 2016 à Djakana. Le frère du vice-président, un certain Yabor, membre de Boko Haram, a été arrêté le même jour à Kalguiwa. 7 autres personnes ont été arrêtées le lendemain, puis 9 autres le 31 juillet 2016».

Les enquêtes se poursuivent, mais, en attendant, les langues se délient. Selon un riverain, «il y a quelques jours, le 21 juillet 2016, nous avons arrêté un responsable local de Boko Haram à Gansé, répondant au nom de Koudjalima. Aussi, notre comité de vigilance a-t-il payé un lourd tribut à l’attentat qui s’est produit ici le 29 juin 2016.

11 d’entre eux y avaient trouvé la mort. Nous sommes surpris et attendons impatiemment les résultats de l’enquête parce que l’armée ne peut non plus se lever un matin et procéder à des arrestations. Elle doit sans doute se fonder sur des informations crédibles», affirme-t-il.

Dans le même ordre d’idée, un Sous-préfet s’exprimant sous anonymat déclare: «que voulez-vous? L’État a laissé le terrain à ces enfants qui règnent aujourd’hui en maîtres partout, le long de la dorsale avec le Nigéria. Ils ne cultivent pas, mais doivent nourrir leurs familles et envoyer leurs enfants à l’école.

Où voulez-vous qu’ils trouvent l’argent nécessaire à toutes ces charges ? La vérité, c’est que l’État sous-traite sa sécurité intérieure à des gens qui n’ont ni salaire ni encadrement, qui se livrent à de nombreux trafics. Par conséquent, certains commencent à afficher des signes ostentatoires de richesse.

Certains s’acoquinent avec des terroristes, d’autres avec des membres véreux des forces de défense et de sécurité, notamment pour ce qui est de la circulation et de la vente du bétail».

En attendant la conclusion des enquêtes, cette situation pose donc le problème de l’encadrement des comités de vigilance, dont le rôle s’avère aujourd’hui déterminant dans la lutte contre le terrorisme dans la Région de l’Extrême-Nord.

Source: cameroon-info.net