L’homme du « 32 = 500 » est à l’origine de la vive polémique qui a enflé sur les réseaux sociaux au sujet des ordinateurs PBhEV. « Ces ordinateurs sont dotés de disques SSD qui sont ultra rapides. C'est des disques SSD de 32 Go. Initialement quand on va voir ça, on va dire que 32 Go c'est petit.
Avec cette technologie, 32 Go, ça fait 500Go dans l'ancienne technologie ».
L’affaire du don de 500 000 ordinateurs aux étudiants camerounais, par le président de la République, pouvait bien se passer de cette autre polémique.
Mais comme ils savent si bien le faire, les inconditionnels de Paul Biya, plus royalistes que le roi, ont servi à la face du monde une risible polémique, tentant d’accorder du crédit et de la valeur au geste du chef de l’Etat.
Ce dernier qui n’en demandait pas tant d’ailleurs. En fait de polémique évoquée supra, son auteur n’est autre que le Pr. Roger Atsa Etoundi, le directeur des Systèmes d’informations au ministère de l’Enseignement supérieur, a réussi l’exploit de dire que « 32 Gigas, ça fait 500 gigas dans l’ancienne technologie ». Suffisant pour déclencher toutes sortes de railleries sur la toile, dans les chaumières et même dans les milieux universitaires et socioprofessionnels. stockage
Depuis la sortie du Pr. Atsa sur les antennes de la télévision nationale le 26 décembre dernier, des Camerounais ne cessent de s’indigner face à une telle « légèreté ». Pour Yves par exemple, qui s’est suffisamment marré à l’idée que « 32Go = 500Go dans l'ancienne technologie », Roger Atsa « doit être viré ». Et de développer que « Stockage = stockage, un étudiant devant stocker 40Go de données en local ne pourra pas le faire.
En plus, ce n'est pas dit combien sont bouffés par l'OS Windows, Office, tous les drivers, l'antivirus, etc... Au finish, ça peut être ramené à 20-25Go. On ne dit pas ce que vaut la RAM, le cache mémoire, la carte graphique, l'écran, etc ». Avant de conclure que « ce directeur me fait peur ».
Des artistes aussi se sont mis à la parodie. Avec comme refrain « 32 = 500 ». Tout est désormais tourné en dérision où l’on surfe entre la nouvelle technologie et l’ancienne. D’aucuns ont même dit que Roger Atsa Etoundi « a raison dans l’ancienne technologie ». Le ministre de l’Enseignement supérieur qui est monté au créneau pour vouloir démontrer que « ces ordinateurs sont effectivement performants et que les étudiants peuvent leur faire confiance », n’a pas réussi à inverser la tendance.
Economie numérique
La polémique est venue reléguer au second plan le geste du chef de l’Etat envers les étudiants camerounais. Un don dont l’importance a été rappelée par Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication, le 29 décembre 2017 au cours d’un point de presse. L’opération « un étudiant, un ordinateur » a été lancé par le Gouvernement il y a 18 mois.
Le 27 juillet 2016, le ministre de l’Enseignement supérieur annonçait à la presse le lancement d’une opération visant à doter chaque étudiant au Cameroun d’un ordinateur portable.
Baptisée « e-national higher education », cette opération était destinée à généraliser l’usage des Tic par les étudiants camerounais, en particulier pour la satisfaction de leurs besoins didactiques. Jacques Fame Ndongo, précisait à cet effet qu’il s’agit « d’une opération présidentielle et ponctuelle, ayant pour objectif de mettre à la disposition de 500 000 étudiants camerounais des outils informatiques appropriés pour leur arrimage à l’économie numérique ».