Prélever des tissus, organes ou cellules d'un mort pour sauver un être vivant. Marina Linea Ouédraogo est une étudiante en fin de cycle qui a soutenu sa thèse sur le don de matériel biologique au Burkina Faso. Elle a d'ailleurs obtenu une excellente note.
Elle s intéresse à un sujet tabou de la société, plus particulièrement celle de son pays, le Burkina Faso : la mort.
'' Durant tout mon stage j'ai fait des services d'urgences, durant ces services d'urgence, j'ai vu beaucoup de personnes mourir par carence d'organe (insuffisance rénale, cardiaque)'', explique Marina Ouédraogo
Dans certains cas, il ne s'agit même pas selon elle d'organes d'un corps après la mort, mais de prélèvement de cellules souches.
''Le don des cellules du placenta ne coûte rien à personne, puisqu'on ne touche pas à la mère ni à l'enfant. On prélève juste un peu de sang et on peut leur remettre le placenta. S'ils veulent, ils peuvent aller l'enterrer. Et ça aurait pu sauver des vies.''
L'organisation estime que ''La transplantation d'organes est aussi une intervention très économique d'un point de vue financier, pour les patients comme pour les systèmes de santé.''
Selon un rapport de l'OMS publié en 2020, les transplantations d'organes et de tissus effectués dans le monde ne représente que 10% des besoins.
L'organisation ne dispose pas d'assez de données en matière de transplantation d'organe en Afrique subsaharienne. Néanmoins, cette partie du contiennent n'a enregistré que 643 transplantations d'organes en 2016, ''un chiffre inférieur à celui enregistré dans les autres régions du monde'', révèle le rapport.
''Tous ces chirurgiens, leurs premières incisions se font sur un être vivant. Déjà, je n'imagine pas le sentiment qu'ils ont d'ouvrir la peau'' se désole-t-elle.
Pour elle, ce tabou doit juste être brisé. Cela permet de mettre en situation réelle les futurs chirurgiens.
''Si on avait des corps qui étaient donnés au laboratoire d'anatomie, la première fois n'aurait pas été sur un être vivant. Ils auraient pu essayer les incisions sur un cadavre même s'ils ratent, ils ont le temps de le faire et d'avoir la main'', affirme l'étudiante en fin de cycle.
Marina Ouédraogo plaide pour un véritable travail de sensibilisation des populations afin de changer les mentalités.
''Que ça soit dans la culture ou dans la religion, la plus grande valeur prônée c'est l'être humain. On doit tout faire pour sauver l'être humain'', affirme-t-elle d'un ton plein d'espoir.