Dos au mur : plusieurs 'actes graves' du gouverneur de la Beac révélés au grand jour, Abbas Tolli piégé et obligé de débarquer

Abbas Mahamat Tolli Abbas Tolli est en mauvaise posture depuis des mois déjà

Wed, 15 Mar 2023 Source: www.camerounweb.com

Une nouvelle lettre ouverte aux chefs d'Etats de la CEMAC met en mal le Gouverneur de la Beac Abbas Tolli qui est en mauvaise posture depuis des mois déjà. En effet, dans cette nouvelle correspondance du Dr AZOMBO ANGOULA Mérimée qui parle au nom du personnel de la Beac, il est évoqué des manquements graves de la part du numéro un de l'institution et ce à plusieurs niveaux. Nous vous proposons l'intégralité de cette lettre ouverte.

« Bilan du General Abbas Tolli à la tête de la Beac : plus deux mille âmes en détresse, un martyr et une banque centrale profondément affaiblie en tant qu’institution (à l’attention de leurs excellences membres de la conférence des chefs d’etats de la Cemac)

Le personnel de la BEAC, par ma modeste voix, tient à faire un aperçu du désastre institutionnel causé par le Général ABBAS TOLLI en six (06) ans comme Gouverneur de la BEAC, au moment où ce dernier mène une opération de charme médiatique et diplomatique, en vue d’obtenir la faveur des Chefs d’Etats, qui se réuniront en Conférence le 17 mars courant à Yaoundé, et devraient logiquement écourter son mandat calamiteux. Le Général ABBAS TOLLI clame son succès en brandissant les résultats financiers de la BEAC. C’est pour cela que pour la première fois en six (06) ans de gouvernorat, il a fait arrêter et approuver les comptes mi-mars de cette année, dans le but astucieux d’exposer « son » résultat net de plus de cent (100) milliards de FCFA. Or, en violation de toutes les règles, l’arrêté des comptes de la BEAC a toujours eu lieu entre avril et mai, sous le règne martial du général ABBAS TOLLI. Le personnel de la BEAC est conscient de l’immense sagesse des Chefs d’Etat. Ce personnel sait que leurs illustres Dirigeants savent très bien que les performances d’une banque centrale, gestionnaire d’un seigneuriage, ne se limitent pas à ses résultats financiers. Les Chefs d’Etat connaissent que dans notre monde volatile, incertain, complexe et ambigu, fonder la compréhension d’une situation sur un seul élément est essentiellement déroutant. Le personnel de la BEAC a donc l’espérance cordiale que les Chefs d’Etat ne se laisseront par dévoyer par l’opération de charme du Général ABBAS TOLLI, qui n’est ni plus ni moins un gestionnaire tyrannique et destructeur. Le personnel de la BEAC dresse ci-dessous, à la très haute attention des Chefs d’Etat, le bilan plutôt affligeant du mandat du Général ABBAS TOLLI, à la lumière de la satisfaction des principales parties prenantes.

 Les Chefs d’Etat et de Gouvernement peuvent être classés comme les parties prenantes les plus importantes de la BEAC. Le Gouverneur de la BEAC leur doit toute loyauté, parce que c’est eux qui l’ont nommé et l’ont commissionné. Chacun d’eux sait, plus que quiconque, le niveau de loyauté que le Gouverneur ABBAS TOLLI lui a témoigné pendant son mandat. Le personnel de la BEAC s’abstient de tout commentaire à ce sujet. Mais, l’insubordination affichée publiquement ces derniers mois par le Général ABBAS TOLLI vis-à-vis d’au moins deux membres de Gouvernement des Etats semble en dire long.

 La BEAC elle-même en tant qu’institution nous semble être la deuxième plus importante partie prenante. C’est bien à celle-là que le Général ABBASTOLLI a causé le plus grand tort qui prendra du temps pour être réparé. Pendant six (06) ans, l’homme a littéralement détruit la grande Institution BEAC qui avait des règles de fonctionnement éprouvées. Le général ABBAS TOLLI a opéré irrationnellement en dehors de tous les codes dans tous les domaines et s’est établi comme étant plus fort que l’institution dont la gestion lui a été confiée:  code des Marchés systématiquement violé ;  code de déontologie professionnelle ouvertement bafoué ;  statuts du personnel superbement ignorés concernant les recrutements, les nominations, l’évolution des carrières, les promotions, la retraite, etc. ;  Statut de la BEAC et autres textes supérieurs de l’UMAC régulièrement enfreints notamment la répartition des postes de Directeur Central par Etat, les procédures de nomination à ces postes, le respect de l’organigramme approuvé par les organes de décision, etc.

 La communauté économique et financière pourrait entre perçue comme la troisième plus importante partie prenante de la BEAC. Elle est faite des opérateurs économiques, des établissements de crédit, des établissements de microfinance et des autres acteurs. Ici l’insatisfaction est criarde. Il suffit d’écouter ces partenaires à travers les diverses tribunes et autres forums, pour mesurer leur déception par rapport à leurs attentes...Ils ont subi les revers des réformes brutales, démesurées, mal négociées et mal communiquées... qui ont été significativement nocives et parfois contre productives pour l’activité et la croissance économiques. Ils ont subi avec agressivité le renchérissement exponentiel du coût des services rendus par la BEAC, même s’ils l’ont répercuté aux clients finaux que sont les pauvres citoyens de la CEMAC. Ils ont subi les affres d’un contrôle de change mal maîtrisé et assourdi face aux doléances des assujettis aux cœurs bien disposés.

 Le personnel de la BEAC est l’autre partie prenante importante. Sous d’autres cieux, le personnel est regardé comme la partie prenante la plus importante, parce que les ressources humaines sont celles qui font féconder toutes les autres ressources. Le général ABBAS TOLLI a traité le personnel essentiellement comme un moyen et jamais comme une fin. Il a presque chosifié le personnel. Les organes de représentation du personnel ont été totalement muselés et n’ont pas fonctionné pendant les six (06) dernières années, au cours desquelles le dialogue social a été complètement absent. ABBAS TOLLI a gelé les avancements statutaires des agents séniors. Il est resté totalement insensible à la perte du pouvoir d’achat des agents alors que par ailleurs certains Etats ont augmenté les salaires des fonctionnaires. La discrimination au lieu de l’emploi a été caractéristique de son ère : pendant que certains agents étaient poussés à la retraite, il en a gardé d’autres parfois plus de cinq (05) après l’âge prévu, et à d’autres il a signé des contrats de consultant non réglementés aux montants mirobolants. ABBAS TOLLI a ainsi tué à la tâche son bras droit Carlos BONCANCA TABARES, décédé en activité en février de cette année, à 65 ans, alors que l’âge de départ à la retraite est de 60 ans suivant le statut du personnel approuvé par le Conseil d’Administration de la BEAC. Pendant qu’il a gelé les recrutements dans les Centres où le besoin en personnel est démontré et pressant, il a lui-même recruté cinquante- cinq (55) de ses proches parents aux Services Centraux à YAOUNDE, en lieux et place des locaux. Aujourd’hui, le Gouverneur ABBAS a plongé les plus de deux mille membres du personnel dans la plus grande détresse, avec un style de gestion presqu’inhumain et manquant totalement d’empathie.

 Les citoyens de la CEMAC et usagers du service public financier et d’émission monétaire. C’est le groupe le plus garni des parties prenantes. C’est aussi le plus désabusé par la gestion du Général ABBAS TOLLI. Entre rareté criarde des pièces de monnaie, exécrable état des billets en circulation, inflation galopante, exclusion financière des couches vulnérables à cause du renchérissement du coût des services financiers imposé par la BEAC sous le général ABBAS TOLLI, impossibilité d’exécuter à temps les paiements causés et légitimes à l’étranger, la coupe est pleine, à la défaveur des usagers du service public délivré par la BEAC. Voilà, leurs Excellences, brièvement brossé, le bilan de celui qui bredouillera devant vous, le 17 mars prochain, pour essayer de vous convaincre de « ses » bonnes performances. Il ne devra pas vous échapper. Le personnel de la BEAC vous remercie d’ores et déjà de bien vouloir interrompre son mandat avec effet immédiat.

Pour le Personnel de la BEAC Signé, Dr AZOMBO ANGOULA Mérimée »

Source: www.camerounweb.com