Dossier Brenda Biya: tout le Cameroun sous le choc, Maître Nkom calme le jeu

Le 30 juin 2024, Brenda Biya, fille du président camerounais Paul Biya, a fait son coming-out sur les réseaux sociaux, provoquant une onde de choc dans la société camerounaise. Cette annonce, dans un pays où l'homosexualité est encore criminalisée, a suscité de nombreuses réactions, notamment celle de Maître Alice Nkom, avocate de renom et militante de longue date pour la dépénalisation de l'homosexualité au Cameroun.

Dans une interview exclusive accordée à RFI, Maître Nkom a qualifié cet événement d'historique. "On se dit qu'il y a là quelque chose d'historique", a-t-elle déclaré, soulignant l'importance de ce geste venant d'un membre de la famille présidentielle. L'avocate a salué le courage de Brenda Biya, exprimant sa gratitude et son admiration : "Bravo Brenda. Merci pour ce courage."

Pour Maître Nkom, ce coming-out représente bien plus qu'une simple révélation personnelle. Elle y voit un acte porteur d'espoir pour toute la communauté LGBT du Cameroun. "J'espère qu'il va inspirer d'autres personnes de la communauté LGBT du Cameroun, en particulier, et du monde entier", a-t-elle ajouté, soulignant le potentiel impact de cette annonce au-delà des frontières camerounaises.

L'avocate, qui se bat depuis des années contre la criminalisation de l'homosexualité au Cameroun, considère que cet événement pourrait marquer un tournant dans la lutte pour les droits des personnes LGBT dans le pays. Elle espère que le statut de Brenda Biya, en tant que fille du président, pourrait contribuer à faire évoluer les mentalités et, à terme, la législation.

Cependant, la situation reste complexe. L'homosexualité est toujours passible de cinq ans d'emprisonnement au Cameroun, et les personnes LGBT font régulièrement face à la discrimination et à la violence. Le coming-out de Brenda Biya met en lumière ces contradictions et pourrait potentiellement forcer un débat national sur la question.

Les réactions à cette annonce ont été mitigées. Alors que certains, comme Maître Nkom, y voient un signe d'espoir, d'autres, y compris au sein de la famille présidentielle, ont exprimé leur désapprobation. Cette division reflète les tensions qui persistent dans la société camerounaise autour de la question de l'homosexualité.

Malgré ces défis, Maître Nkom reste optimiste. Elle espère que le courage de Brenda Biya inspirera d'autres membres de la communauté LGBT à s'affirmer, et que cela contribuera à une plus grande acceptation et compréhension au sein de la société camerounaise.

L'avocate appelle à saisir cette opportunité pour engager un dialogue constructif sur les droits des personnes LGBT au Cameroun. Elle souligne l'importance de l'éducation et de la sensibilisation pour combattre les préjugés et promouvoir l'égalité pour tous les citoyens, indépendamment de leur orientation sexuelle.

Alors que le débat se poursuit, l'impact à long terme du coming-out de Brenda Biya reste à déterminer. Néanmoins, comme le souligne Maître Nkom, cet acte de courage pourrait bien marquer un moment charnière dans l'histoire des droits LGBT au Cameroun, ouvrant la voie à de possibles changements sociaux et légaux dans les années à venir.