Le procès tant attendu de l’affaire de l’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo s’est ouvert ce 25 mars à Yaoundé, révélant des détails troublants sur les présumés commanditaires de ce crime odieux. Le magazine Jeune Afrique livre une analyse approfondie de cette affaire qui a secoué le pays.
Après plus d’un an d’enquête, le juge d’instruction Pierrot Narcisse Nzié a renvoyé au tribunal les 17 personnes inculpées dans ce dossier complexe, mais l’identité des commanditaires reste encore floue.
Au cœur du scandale se trouve le lieutenant-colonel Justin Danwe, accusé de complicité d’assassinat, d’arrestation et de torture. Malgré ses déclarations affirmant n’avoir jamais eu l’intention de tuer Martinez Zogo, le juge a souligné l’usage excessif de la force, remettant en question les intentions initiales.
Sept membres du commando ont également été inculpés pour leur rôle direct dans le rapt et le martyre de Zogo, confirmant ainsi l’existence d’une deuxième phase d’agression ayant conduit à la mort du journaliste.
L’ancien patron de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE), Léopold Maxime Eko Eko, et l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga ont été mis en examen pour complicité de torture. Bien que leurs liens avec le crime restent indirects, le juge a souligné des preuves circonstancielles suggérant leur implication.
Stéphane Martin Savom, maire de la commune de Bibey, est également impliqué pour complicité d’assassinat et de torture. Les données de géolocalisation ont révélé des éléments troublants, notamment sa proximité avec les lieux du crime et des mouvements financiers suspects.
Cependant, malgré les inculpations, l’identité des véritables commanditaires demeure obscure. Les avocats des accusés demandent un procès public et télévisé pour clarifier les responsabilités et établir la vérité.
Cette affaire, scrutée de près par Jeune Afrique, souligne les défis persistants de la justice au Cameroun et l’importance de faire la lumière sur les crimes politiques qui continuent de ternir l’image du pays.