Alors que l’affaire est pendante au tribunal, les nouvelles casses rallongent à 61 le nombre d’habitations rayées de la carte du lieudit « Carrefour Mützig ».
L’affaire est encore pendante devant le tribunal de première instance (Tpi) de Douala-Bonanjo. Pourtant, malgré son enrôlement devant cette juridiction, de nouvelles maisons ont été détruites mercredi, 20 juin dernier à 6h, alors que les riverains dormaient encore.
LIRE AUSSI: Alerte: 'Bonabéri risque de devenir une cellule dormante des sécessionnistes'
Les 56 nouvelles maisons rayées de la carte du lieudit «Carrefour Mützig» viennent s’ajouter aux cinq autres qui avaient été cassées le 31 mai dernier. Cette série de casses est la conséquence du litige foncier qui oppose un opérateur économique (qui dit être propriétaire de cet espace) et les riverains qui y vivent depuis plusieurs années.
Après les casses du 31 mai, le collectif des déguerpis avait saisi le procureur général. Depuis lors, trois audiences ont eu lieu au Tpi, dont l’une le 12 juin, la seconde le 19 juin et la troisième le 27 juin dernier. Toutes les trois, en l’absence de l’accusé, sieur Peughouia.
Néanmoins, à l’issue de la deuxième audience, «les juges avaient décidé d’effectuer une descente sur le lieu du sinistre le 2 juillet afin de constater les dégâts avant que le tribunal ne donne son verdict», informe Paul Tchibonssou, membre du collectif des déguerpis.
Les casses du 20 juin interviendront donc avant la troisième audience du mercredi 27 juin. Le rapport de la descente cadastrale établi par le notaire ne sera pas produit au cours de cette audience, en l’absence du notaire. Rapport dont la production a été renvoyée à l’audience du 07 septembre prochain.
LIRE AUSSI: Histoire de l’homosexualité qui donna le pouvoir à Paul Biya [Retro]
Les riverains dont les maisons sont jusque-là épargnées par les casses redoutent une descente des « casseurs », au regard des deux mois qui séparent les deux audiences. «Nous n’avons plus aucun espoir. Car, bien que l’affaire soit en justice, ce monsieur continue de casser nos maisons», se plaint dame Francine, une riveraine.
«M. Peughouia réclame six hectares et ne s’arrêtera pas avant de les avoir obtenus. Après les premières casses, il nous a dit qu’il revenait», note une riveraine. Fort de ces craintes, le collectif des déguerpis à saisi le Tpi de Bonabéri afin de plaider pour une descente sur le terrain dans un délai très court. Leur voix a été entendue. Ladite descente s’effectuera ce vendredi 29 juin.