Douala: Des milliers de familles encore à déguerpir

Demolition Breakdown Bulldoze Demolition Exercise

Mon, 17 Aug 2015 Source: Mutations

Trois ministres étaient dans la capitale économique vendredi dernier. Jean Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (MINHDU), Jacqueline Koung à Bessiké, ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (MINDCAF) et Jules Doret Ndongo, ministre délégué auprès du Minatd en charge des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) y ont effectué une mission gouvernementale.

La mission avait pour but d’évaluer la mise en œuvre des mesures urgentes prises suite aux dernières grandes inondations survenues dans la capitale économique à l’issue de la mission interministérielle du 26 au 28 juin dernier.

Des rigoles et drains bondés de bouteilles plastiques et des déchets de tous ordres, des drains et caniveaux non curés, des drains jadis curés encore remplis de bouteilles plastiques, des drains envahis par des herbes, empêchant la libre circulation des eaux de ruissèlement. C’est le constat qui a été fait par la mission gouvernementale à l’issue de la visite des huit points victimes des inondations du mois de juin à Douala.

Le Kondi, vallée Saint Thomas, Makèpè Missokè, Bonamoussadi, Baho, Tongo Bassa (Banya) sont des zones qui ont été parcourues par ces autorités. Cependant, à l’issue de cette visite, M. Mandeng, directeur des études, de la planification et de la coopération à la Communauté urbaine de Douala (CUD), note une « satisfaction à Douala Vème où les nids d’eaux et des drains ont été curés. A l’inverse, à Douala IIIème, les déchets plastiques obstruent les lits des fleuves et des rivières».

La recommandation qui instruisait les travaux manuels et le désengorgement des drains a donc été partiellement exécutée, tout comme celle concernant la libération des drains et la démolition des édifices. Ainsi, « sur 433 constructions identifiées et à détruire, seulement 33 ont été démolies par la CUD. Les populations en ont, elles-mêmes, cassé une centaine. Donc, environ 150 constructions ont été cassées. Pour les autres, il y a eu les problèmes à deux niveaux», informe le délégué du gouvernement auprès de la Cud, Fritz Ntonè Ntonè.

Il ajoute : « On a comparé notre liste avec celle du préfet et on a constaté qu’il y avait des maisons qui devaient être détruites dans l’urgence et d’autres, plus tard ». En effet, la commission présidée par le préfet du Wouri et celle présidée par le délégué du gouvernement auprès de la Cud et qui ont chacune fait des recensements ne s’accordent pas sur le nombre de maisons à déguerpir.

Indemnisations

A en croire Nasséri Paul Béa, préfet du département du Wouri, la commission par lui conduite a recensé 2 482 familles à déguerpir sur une emprise de 5 mètres de part et d’autre des drains. Montant du dédommagement, 9,9 milliards Fcfa. La commission de la CUD a recensé 1 149 familles à déguerpir sur une emprise de 3 mètres de part et d’autres des drains pour un dédommagement de 13.2 milliards Fcfa.

Le Minhdu leur a instruit d’harmoniser leurs listes. Pour ce qui est des indemnisations, « le dossier est à la présidence. Le décret d’indemnisation est attendu et c’est déjà très avancé. Et même ceux qui ne seront pas sur les listes seront tous traités par la suite s’ils apportent la preuve qu’ils sont les ayants droit». A en croire Jean Claude Mbwentchou, une stratégie nationale de lutte contre les indemnisations sera mise sur pied et l’exemple partira de la ville de Douala.

Jules Doret Ndongo a recommandé aux populations de réduire de moitié le nombre de bouteilles qu’elles jettent dans les drains et les caniveaux afin d’éviter de futures inondations. Et, afin d’encourager les groupes d’hygiènes et salubrités qui travaillent dans les quartiers, « le président de la République va appuyer les groupes qui se seront les plus distingués et nous allons leur remettre des bourses à la veille de la rentrée scolaire », a indiqué le gouverneur de la région du Littoral.

Source: Mutations