La décision N°18 du sous-préfet interdisant l'exploitation n'a pas freiné les ardeurs des clandestins.
Environ 200 familles vivent dans une permanente angoisse du côté de Moutongo plateau, dans l'arrondissement de Douala III. La faute à une carrière de sable, clandestinement exploitée. En une journée, on ne compte pas moins de 100 gros camions qui vont et viennent remplis du matériau granulaire.
Certains propriétaires ont abandonné le site, tandis que d'autres sont restés, espérant une décision des autorités de la place. Il se trouve que la famille Enyengue Nkwe a mis en vente des parcelles de terrain via l'étude de maître Evelyne Kamako Biabo, notaire à Douala. Les premières personnes comme Simplice Tchokote ont acquis des parcelles en 2009 et tout allait pour le mieux. Tout bascule en 2011 lorsque l'un des acheteurs découvre qu'il y a du sable.
Immédiatement, il lance son exploitation clandestine de sable sur sa parcelle et celle des autres. Environ une soixantaine de lots sont touchés (30.000 m²), morcelés, lotis et titrés. Les années passent et le sol se fragilise de plus en plus. De sources bien informées, chaque camion paye une taxe de 2000F par jour.
Informé, Zakariaou Njoya, sous-préfet de Douala III, après une descente sur le terrain et un constat sur l'état de dégradation du sol, décide d'interdire l'exploitation le 16 avril 2015. Les commissariats de sécurité publique des 13e et 17e arrondissements, ainsi que la gendarmerie de Logbessou, sont chargés de l'application de ladite mesure.
Un mois après la décision de l'autorité compétente, exactement le 23 mai 2015, le même exploitant reprend activement son activité, sous le regard impuissant des propriétaires et des premiers habitants installés. Ghislain Ambang qui y possède un lopin de terre est membre du collectif de Moutongo Plateau. Il explique :
« Il s'agit d'un monsieur qui a décidé de détruire des parcelles de terrain parce qu'il a découvert du sable. Les autorités ont été saisies, le sous- préfet a même interdit l'exploitation, mais hélas, c'est comme un coup d'épée dans l'eau. D'autres autorités de la ville de Douala sont également au courant de la situation qui prévaut de ce côté-là ainsi que certaines autorités compétentes de Yaoundé ». « Nous espérons que notre cause sera entendue ». conclut-il.