Suite à la publication du décret n°2023/421 du 19 septembre 2023 fixant le régime de la rémunération et les avantages alloués aux secrétaires Généraux et aux responsables des Collectivités Territoriales Décentralisées ( CTD) l’exécutif communautaire de la CUD, c’est-à-dire, le Maire de la ville de Douala, Dr Roger MBASSA NDINE, était dans l’obligation de soumettre à l’organe délibérant un projet de délibération pour la mise en application dudit décret. Ce décret vient harmoniser sur le plan national la rémunération et les avantages alloués aux responsables des CTD.
Réunis en session ordinaire du Conseil de Communauté consacrée à l’examen et à l’adoption des comptes de l’exercice 2023 clos au 31 décembre 2023 le jeudi 28 mars à la salle des fêtes d’Akwa, en présence du représentant de l’Etat, à savoir le préfet du département du Wouri, M. Sylyac Marie MVOGO, les grands conseillers de la CUD, qui sont composés à près de 90% du parti au pouvoir, RDPC, ont rejeté la délibération à elle soumise par l’exécutif communautaire. Cette délibération devrait être la consécration d’une disposition contenue dans l’article 5 du décret ci-dessus évoqué.
Ces derniers estiment que ce décret vient en violation des dispositions du Code Générale des Collectivités Territoriales Décentralisées au regard de l’autonomie financière auxquelles les CTD sont soumises. Ils estiment également que cette situation pourrait empiéter la paix sociale au regard des mouvements d’humeur observés durant la période des travaux en commission par le personnel CUD qui a même arboré le noir au cours des journées de mardi, mercredi et jeudi et s’est réuni à l’esplanade de l’hôtel de ville de Douala.
Certaines indiscrétions auprès des Grands Conseillers font état de ce que ce décret semble ne pas avoir été signé du Président de la République. En d’autres termes, ils doutent de l’authenticité dudit décret. Mais derrière ce rejet, il y a des enjeux politiques énormes en sourdine. Les conseillers municipaux du Wouri préparent déjà les échéances politiques de l’année prochaine et se refusent de toutes formes d’ingérences de la part de l’Etat central et par ricochet du Secrétaire Général du RDPC. Ce rejet s’apparente beaucoup plus à une volonté politique de s’affranchir des hautes instructions venues de Yaoundé.
Cela prouve une fois de plus que personne ne croit plus au président de la République au point de douter d’un acte règlementaire signé par ce dernier.
Pour ceux qui s’en souviennent encore, l’élection du Maire de la ville de Douala avait été houleux au sein du RDPC avec de multiples candidats du RDPC qui refusaient de respecter les consignes de la hiérarchie ne reconnaissant pas la « soi disante instruction venue de Yaoundé ». Il avait fallu deux jours de discussions pour tomber en fin de compte sur un consensus.