L’opération de casses et de drainage des eaux de la ville de Douala a débuté ce lundi 6 juillet 2015 par le quartier Makepe Missoke, dans l’arrondissement de Douala 5e. Dès 6h30, les engins de la communauté urbaine de Douala et une cinquantaine de gendarmes sont déjà positionnés sur les abords du pont sur le Tongo A Bassa.
L’arrivée du délégué du gouvernement auprès de la Cud, Fritz Ntonè Ntonè, Jean-Marie Tchakui, sous-préfet de Douala 5e et le maire Gustave Ebanda, donne le ton. L’engin s’avance et les maisons s’effondrent les unes après les autres. Pleurs, cris, grincement de dents des enfants et des adultes n’y changent rien.
Le sol est boueux, impraticable. On peut alors découvrir l’architecture des maisons et dans quelles conditions vivent les populations du coin. Pour certaines, c’est un amas de tôles rafistolées de part et d’autre, le sol est constamment humide. Les mieux logés ont des maisons construites en matériaux définitifs, de qualité douteuse cependant.
Quelques plants de bananier sont visibles çà et là. Le drain, à trois mètres à peine, sert d’évacuateur, il n’existe pas de commodités (WC, douche, fosses septiques). Certains riverains de l’autre côté du drain, voyant le travail des engins en face, comprennent que c’est du sérieux et libèrent les maisons d’eux-mêmes, récupérant quelques tôles.
Germaine, une habitante, déclare : « le travail que la communauté urbaine fait est bien, l’eau rentrait dans nos domiciles. Mais nous espérions un accompagnement des autorités ». Autre lieu, le pont sur le N’gongue, un tour à l’intérieur du quartier permet de découvrir des constructions sur pilotis.
Marjolaine est l’une des occupantes. Mère de cinq enfants, la jeune dame ne trouve aucun risque à vivre dans un endroit aussi insalubre. A proximité de la chambre à coucher, un élevage de porc. La question sur tous les lèvres est de savoir comment ces êtres humains font pour vivre dans des conditions aussi difficiles, presqu’inhumaines. Les hommes ont cependant compris le danger, ils ont décidé eux-mêmes d’améliorer le lit du N’gongue en défrichant.
Pour le maire Gustave Ebanda, il est du devoir de la communauté urbaine et des communes de protéger les populations, d’où cette action. Plus d’une vingtaine d’habitations ont déjà été détruites.