Près de sept camions garés, ronflant quelques fois, et certains effectuant des allées et venues. Ce scénario se déroule au sein d’une école primaire nommée Saint Raymond, située au lieu¬dit marché des oignons dans l’arrondissement de Douala 2e.
Les élèves qui la fréquentent sont en insécurité permanente. En effet, le vendredi 29 janvier 2016, lors de la levée des couleurs, un élève a failli être percuté par un camion, sur la cour de l’établissement.
«Les élèves étaient alignés pour la levée des couleurs, tout à coup un camionneur a manœuvré dans la cour sans tenir compte des élèves, il a fallut de peu qu’il percute un enfant », raconte une vendeuse.
Cette dernière ajoute que, le conducteur du camion a continué son chemin en soulevant la poussière à son passage et en répliquant qu’il est dans Ses droits, toute chose qui justifie l’inquiétude des enseignants. D’après une source en service dans cette école, ce phénomène est de plus en plus récurrent.
Parfois en pleine récréation, alors que les enfants sont en pleine distraction, les camionneurs circulent sans gène sur la cour : « les enfants vivent dans une insécurité notoire. Ils vont parfois jouer au cache-cache derrière ces engins. J’ai peur qu’un enfant ne perde sa vie. Nous savons tous qu'ils aiment courir et par inadvertance ils peuvent être percutés par un camion », raconte notre source.
Selon une autre source du corps ecclésiastique catholique, il s’agit de la vie d’un être humain. Bien plus, la construction de l’école s’est faite avant l’installation de ces camions. «Il est difficile de trouver une solution de peur d’être menacé. Concernant les mesures sécuritaires cela relève de la compétence du gouvernement, car nous ne pouvons pas prendre l’engagement de monter une barrière lorsque le problème n’est pas tranché par le gouvernement», révèle notre source.
Selon les informations recueillies, c’est un litige foncier qui en est la cause : «Les camionneurs nous font savoir qu’ils ne partiront jamais de là car c’est leur terrain. D’autre part, les enseignants laissent comprendre que c’est le terrain de l’Église Catholique », révèle un riverain. Rendu au bureau du directeur de l’école Saint Raymond, l’équipe de La Nouvelle Expression n’a pas pu le rencontrer car dit-on, il est absent.
C’est un endroit très dangereux, en plus de la présence permanente des camions, les fumeurs de chanvre ne sont pas en reste. «De jour comme de nuit les fumeurs de chanvre s’accaparent les lieux. Parfois en journée pendant que les enfants sont en salle, les odeurs de chanvre se dégagent derrière les salles de classe», désole un enseignant. «…Il y a les hommes qui fument, quand ils nous voient, ils demandent de l’argent», ajoute un élève en classe de cours élémentaire 1. Les informations recueillies révèlent que la dernière descente des autorités sur les lieux remonte à deux ans. «L’archevêque métropolitain et même le premier adjoint préfectoral ont eu à venir sur les lieux il y a deux ans, malheureusement, nous n’avons aucune suite favorable et c’est nos enfants qui sont en danger… », désole un parent.
Construction d’une barrière Tirant les conséquences de la présence permanente des capacités de nuisance des camions et des fumeurs de chanvre, diverses mesures sont déplorées. Notamment la construction d’une barrière qui est impérative. C’est d’ailleurs pour exprimer leur ras¬le¬bol que la journée du mardi, 02 février 2016, il y a eu mouvement d’humeur au sein de l’école .
Sur les pancartes que tenaient les enfants avec un air de tristesse, on pouvait lire «Nous voulons une barrière, pour notre protection car trop c’est trop … Nous souhaitons construire une barrière, mais il nous est impossible car, ce litige est au tribunal. Un camionneur, nous a fait savoir que si on monte la barrière ils vont la détruire, car le terrain leur appartient», raconte notre source. Cette école qui sert de parc à camion, constitue un grand danger permanent pour ces élèves, car si déjà il n’est pas aisé pour les petits véhicules de se frotter aux camions en circulation, qu’en sera¬t¬il des pauvres innocents qui ne cherchent qu’à recevoir une éducation.
On se souvient de la mesure du ministre des transports, Robert Nkili en 2014, interdisant la circulation des camions en milieux urbains en journée, à cause des accidents que ceux¬ci causaient. Toute fois, les enseignants lancent un appel aux autorités, afin de trouver une solution pour la sécurité des enfants : «Nous voulons vraiment que le gouvernement nous permettent de construire cette barrière, car il a qualité à le faire », exhorte un riverain.