Le Cameroun, qui accueille plus de 230 000 réfugiés centrafricains fuyants les exactions des bandes armées, va-t-il payer au prix fort son hospitalité saluée par le Hcr ?
A Douala, les médias locaux et les populations rapportent une hausse des cas d’agressions à mains armées et de crimes crapuleux attribués aux réfugiés centrafricains.
Ce matin, « Radio Balafon » relate précisément, plusieurs agressions imputées à des groupes de centrafricains dans de nombreux quartiers de la métropole économique camerounaise.
Le cas le plus frappant est celui d’un officier des Douanes camerounaises. Au volant de son véhicule, le douanier heurte un homme. Le conducteur sort de son véhicule pour porter secours à sa victime. Il est alors pris en chasse par une horde d’individus, armés de bâtons, de gourdins et de couteaux. Ceux-ci le passent à tabac.
L’officier des Douanes camerounaises tente de se refugier dans une concession, mais il est vite refoulé. Les occupants de la maison, craignent des représailles. Le conducteur du véhicule reçoit en ce moment des soins à l’hôpital général de Douala, précisent nos confrères.
Les journalistes ajoutent qu’à Douala, les populations de plusieurs quartiers, notamment, Yassa, Kotto, Logbaba, Village, Ndogkoti, Ndogsimbi, koweit, Bois de singes, Akwa-Nord…subissent des cas d’agression en bandes armées.
Sans emplois et sans revenus fixes, ces réfugiés centrafricains, habitent dans les constructions inachevées.
D’après la police, de nombreuses agressions en bandes, sont l’œuvre de ressortissants centrafricains parmi lesquels, d’ex rebelles, et ex miliciens Séléka et anti Balaka. Ceux-ci sévissent de jour comme de nuit, sur l’axe Douala-Yaoundé, où il faut prier de ne pas tomber en panne.
Les populations accusent la police de laxisme et de corruption. Les agents de la police recevraient des sommes importantes de ces bandes armées en contre partie, de leur liberté.
A Yaoundé, la présence des réfugiés centrafricains importune également de plus en plus les populations. On peut les voir dans les grandes avenues, en train de faire la mendicité.
Les plus actifs se livrent aux petits métiers, comme la cordonnerie, ou le petit commerce de la vente d’arachides.
La majorité des réfugiés centrafricains qui entrent au Cameroun par l’Est, région frontalière à la RCA, regagnent les grandes métropoles, avec la complicité des chauffeurs et des forces de sécurité, à qui ils reversent des fortes sommes.
La présence massive des réfugiés qui s’illustrent par des cas d’agressions, commence à créer un ressentiment à peine feutré, qui pourrait déboucher sur une montée de la xénophobie au Cameroun.