Angeline G., dont le mari était en voyage, n'a pas supporté d'être appelée « oiseau gendarme de la sorcellerie ».
Louis Fernand G., vendeur de voitures
d'occasion, est passé près d'une recherche de corbillard. Sa mère, octogénaire prénommée Victorine, a failli mourir d'inanition, enfermée qu'elle a été pendant près de cinq jours dans sa chambre par sa bru, la styliste-couturière Angeline. L'affaire se déroule au domicile de Louis Fernand et de son épouse, sis au quartier Kotto (arrondissement de Douala V). Le couple a deux enfants, actuellement en congés à Edéa chez un oncle paternel, et héberge la mère du mari.
D'après nos informations, au départ il y a eu divergence religieuse : les trois protagonistes étaient tous chrétiens catholiques (Louis Fernand et Angeline se sont même mariés à l'église). Puis, en 2019, l'homme et sa génitrice entrent dans une église de « réveil ». Certaines choses changent. La famille ne va plus louer le Seigneur ensemble, régulièrement les deux « réveillés » essaient de persuader l'autre de les rejoindre, mais surtout, Louis Fernand se met à voyager souvent, pour des croisades, des campagnes d'évangélisation.
Le jeudi 16 juin dernier, une de ces missions le conduit à Mbalmayo. Sa mère, restée avec sa belle-fille (qui coud à domicile) engage de ferventes prières. Elle semble demander l'aide divine contre un ennemi proche. A la fin de ses suppliques, l'octogénaire se fait plus claire, attribue à Angeline des intentions néfastes, et lui dit qu'elles seront néanmoins sans effet.
Le ton monte et dans l'échange, la belle-fille s'entend traitée d'« oiseau gendarme dans la sorcellerie ». Fâchée, Angeline ne lui sert pas son repas du soir comme à l'accoutumée. Fâchée aussi, belle-maman se sert et va manger dans sa chambre. Angeline l'y enferme à clé.
Revenu de voyage dans la nuit de mardi à mercredi dernier, Louis Fernand retrouve son épouse. Puis il entend des pleurs, d'une voix faible, provenant de la chambre de sa mère.
La clé est sur la serrure. L'homme tombe sur un spectacle choquant. Sa mère, affaiblie, est mourante et les assiettes de son dernier repas lui ont servi de pot de chambre, etc. La vieille femme supplie son fils de lui donner de l'eau. Ce qu'il fait, avant de lui servir du lait avec des petits pains rapportés entre autres provisions. Elle sera plus tard conduite à l'hôpital.
Mais avant, Louis Fernand va chasser son épouse, jetant toutes ses affaires dehors. Toutes, sauf les deux machines à coudre qu'elle utilisait : c'est lui qui les avait achetées.