Les rues sont embouteillées. En voiture, à moto ou à pieds, se déplacer dans les deux grandes métropoles camerounaises relève de l'exploit. Entre le travail, les courses pour les cadeaux et la quête des bons condiments pour assurer les plats succulents pour la fête, les populations s'affairent.
Blandine Lena, artiste et mère de trois enfants, vit à Douala. Elle explique : « À quelques heures de la fête, je ne sais pas encore ce qu'on mangera, ni comment je vais habiller les enfants. De même, pour les jouets. Lesquels acheter ? Où ? Comment ? » Et d'ajouter : « J'espère que mon mari et moi pourrons avoir l'argent pour faire face. » Dans les marchés, et souvent en bordure de rues, les articles de la foi et de la spiritualité font concurrence aux gadgets et autres jouets profanes. Dans les supermarchés, les étals sont lourdement achalandés. La clientèle est présente, attirée parfois par des disc-jockeys et leurs haut-parleurs installés à ciel ouvert devant les magasins. Ainsi, au lieu dit « Douche » au quartier Akwa à Douala et au marché Mokolo à Yaoundé. Difficile de tenir une conversation dans un tel tohu-bohu.
Coquette, souriante, accueillante et prudente
À Douala comme à Yaoundé, chacun des délégués du gouvernement a puisé dans le budget de la communauté pour rendre la ville coquette. Sapins, flocons et guirlandes lumineuses ornent les ronds-points, les jardins publics ainsi que les principales artères de chaque ville. Les autorités en charge de la sécurité ont redoublé d'effectif. La police et la gendarmerie règlent la circulation et veillent aux débordements. Les vendeurs à la sauvette ont pris d'assaut les lieux à forte fréquentation, proposant aux passages jouets, fleurs, chaussures et vêtements pour enfants…
Bonjour l'inflation !
Plus que jamais, Noël et la fête de la Saint-Sylvestre sont au centre des préoccupations des citadins. Du coup, dans les marchés, c'est l'inflation ! Delors Magellan Kamseu Kamgaing, président de la Ligue camerounaise des consommateurs explique que « les fêtes de fin d'année sont devenues l'occasion pour certains commerçants cupides de s'enrichir davantage au détriment du consommateur ». Pour ce défenseur des droits des consommateurs, « on note que c'est un contexte où le consommateur est appauvri et le commerçant s'engraisse ». Delors Magellan Kamseu Kamgaing interpelle les pouvoirs publics pour qu' « ils voient dans quelle mesure empêcher ce flux de marchandises, dont la qualité n'est pas toujours au rendez-vous, et qui n'est pas pour le bien de notre économie ».
Vive le Père Noël !
Les élèves et étudiants sont en congé pour deux semaines depuis vendredi 23 décembre 2016. Dans tous les établissements maternels et primaires, la cérémonie d'arbre de Noël a été célébrée. Le Père Noël est passé plus tôt que d'habitude, offrant aux tout-petits leurs cadeaux. Une période propice pour la plupart des parents d'organiser des balades pour les tout-petits. Les espaces verts, le manège, les foires et autres lieux publics sont pris d'assaut, l'occasion pour les enfants de contempler les jeux de lumières à travers la ville.
À chacun, son menu !
Au-delà des vêtements pour enfants et autres jouets, le marché pour aliments est également très sollicité. Au marché du Mfoundi à Yaoundé, les femmes se bousculent devant les étals, sollicitant au passage poulet, poisson, viande de brousse, plantain, igname…
Noël, fête chrétienne
À la cathédrale de Douala comme à celle de Yaoundé, chaque archevêque a mis en place un programme spécial : confessions, prières, adoration, louanges. Les chapelles ont reçu quelques coups de pinceau. Une décoration spéciale est mise en place pour les crèches qui accueilleront l'Enfant Jésus. Des guirlandes ont été installées, les groupes de chorale rivalisent d'adresse lors des répétitions pour une célébration de Noël en chansons.
À chacun, au rythme de sa bourse
Douala et Yaoundé brillent, idem pour les magasins et les lieux de prière qui connaissent une affluence record en cette période de l'année. Si certains disent être prêts pour la fête, d'autres salariés et fonctionnaires se bousculent encore devant les guichets dans l'espoir que leurs salaires vont être versés. Un moment d'incertitude dans une atmosphère festive...