Douala : les infirmières passent du bon temps devant le patient qui meurt d'AVC

Hopital Adamaoua Cameroun Une dénonciation qui déclenche la colère

Tue, 25 Jun 2024 Source: www.camerounweb.com

Sans argent, aucun soin n’est administré. C’est malheureusement cette politique que les hôpitaux appliquent maintenant, au grand dam des patients et de leur famille. La situation emporte des vies, comme le raconte ici un témoin.

Bonjour, je veux partager une expérience vécue dans les hôpitaux de Douala qui a causé la mort de mon beau-frère à la suite d'un AVC. Pas d'argent, pas de service à la garnison militaire.

En effet, samedi vers 19h30, j’étais en voiture avec mon beau-frère car il fait les transports dans la ville de Douala. Il s'est soudainement senti mal, avec des crampes au bras qui semblaient s'empirer. Au début, nous pensions que c’était simplement des crampes, mais j’ai remarqué que sa voix diminuait progressivement. J'ai proposé d'appeler un taxi et il m’a dit : « Non, patience ».

Ce furent ses dernières paroles, car il perdait déjà la raison. J’ai arrêté un taxi et lui ai demandé de nous emmener à l’hôpital le plus proche. Le chauffeur de taxi nous a conduits à la garnison militaire où, en arrivant, je me suis mis à crier à l’aide, sans succès. Le personnel de cet hôpital traînait alors qu’Étienne agonisait. Fou de rage, je suppliais pour une intervention. Ils ont apporté une chaise roulante sur laquelle ils l’ont placé. Étienne ne parlait plus.

Je suppliais pour une prise en charge avant de donner de l'argent. Les dames de la garnison militaire m’ont dit : « Si vous n’avez pas d’argent, on ne peut rien faire pour vous ». Pendant une heure, on ne l’a pas touché. Il était torse nu dans le hall. On continuait à me dire que sans argent, il n'y aurait pas de service.

Après avoir tellement supplié, elles m’ont dit que si je voulais, je pouvais aller à Laquintinie où il serait peut-être pris en charge. Je suis sorti pour trouver un taxi, mais après 20 minutes de recherche infructueuse, je suis revenu au hall. J'ai trouvé les infirmières endormies sur leur table et Étienne, assis dans cette chaise roulante à côté d’elles.

Une infirmière a appelé Yango et nous sommes arrivés à Laquintinie. Ils l’ont porté sur un brancard, mais surprise, c'était un jeune stagiaire d’environ 20 ans qui a été envoyé pour s’occuper de lui aux urgences. Le jeune, sans expérience, a commencé à poser des questions à Étienne, qui était mourant. À 3h du matin, on nous a dit qu’il dormait alors qu'il était dans le coma.

Le dimanche à 12h, ses aînés l'ont emmené de nouveau à la garnison militaire qui a encore refusé de le prendre en charge. Cette fois, son corps n’est même pas descendu du véhicule. Après environ 45 minutes, il a rendu l’âme dans une clinique de la place.

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