Douala : nouvelle casse injustifiée sous les yeux des familles inconsolables (vidéo)

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Thu, 28 Jul 2022 Source: www.camerounweb.com

• Les expropriations deviennent récurrentes

• Nouveaux déguerpissements

• C’est à Douala cette fois-ci



De plus en plus de populations sont chassées de leurs maisons par l’Etat camerounais afin d’utiliser ces terres pour des besoins quelconques. Souvent sans préavis, ni de raisons valables et légales, encore moins d’indemnisation conséquente, les citoyens sont expulsés malgré leurs cris de détresse et leurs différentes supplications.

Il y a quelques heures, des habitants de Douala (capitale économique du Cameroun) se sont réveillés avec des nouvelles malheureuses. Il y a eu de la casse dans la zone et certaines constructions ont été descendues par terre.

D’une source bien renseignée, « plusieurs commerces et biens ont été démolis par la mairie de Douala à la Douche Akwa (…). Commerces et autres propriétés ont subi la rage des engins de démolition de la mairie de Douala ce jour au lieu-dit "Douche Akwa". Les victimes des casses disent en ignorer les motifs ».

Sur la page Facebook du lanceur d’alerte camerounais N’zui Manto, on peut voir les images et découvrir avec stupéfaction ce que le site est devenu maintenant. Enfants, hommes et femmes essaient de récupérer les restes des meubles ainsi que d’autres matériels qui peuvent encore être utilisés.



Expropriation : une nouvelle casse en préparation découverte et signalée à Dion Ngute

Des populations ont été chassées de leur maison à Dikolo, ce qui a entraîné des soulèvements populaires et de l’indignation pendant des semaines. Sur l’étendue du territoire, des ménages sont expulsés sans qu’aucune indemnité ne leur soit versée. Dans la région de l’Adamaoua, Me Christian Bomo Ntimbane a émis une alerte de menace d’expropriations de habitants par le gouvernement et une société turque.

La Région de l'Adamaoua est l’une des dix (10) régions du Cameroun, la troisième par sa taille. Son chef-lieu est Ngaoundéré. Elle est proche du territoire du Nigéria à l'ouest et de la République centrafricaine à l'est. C'est une zone montagneuse qui délimite le Cameroun forestier du sud et les savanes du nord.

Me Christian Bomo Ntimbane de la Société civile des réconciliateurs a lancé un appel pressant (texte à découvrir en bas) au Premier ministre, chef du gouvernement camerounais Joseph Dion Ngute pour venir au secours de ces populations qui sont en train de perdre leurs terrains sans pouvoir rien y faire.

Une vaste opération d’expropriation et de spoliation des terres ancestrales appartenant au peuple Bororo se prépare dans la région de l’Adamaoua, plus précisément dans le département du Djerem, arrondissement de Tibati.

Elle s’étend sur 100 000 hectares de terres. Cet espace est occupé par un ensemble de villages bororos et leur permet de cultiver et de pratiquer l’élevage. Il y a lieu de rappeler que le peuple Bororo, tout comme les pygmées, est marginalisé dans les régions du septentrion, de l’Est, de l’Ouest et du Nord-Ouest.

On les traite dans ces différentes régions et dans bien d’autres pays africains comme la Guinée, comme des sous-hommes, des esclaves. Ils font l’objet d’incessantes brimades, d’arrestations abusives et de travaux forcés ou très mal payés.

Leurs filles subissent des rapts et régulièrement violées. Pourtant c’est un très grand peuple, de grands éleveurs et agriculteurs. Ils sont très paisibles. Mènent leur vie en communauté.

S’agissant de l’expropriation au profit d’une société turque, qui a cours dans l’Adamaoua, c’est une opération de type mafieux téléguidée comme d’habitude par des fonctionnaires indélicats de Yaoundé, avec la complicité des élites égoïstes du département du Djerem comme on l’a vu avec celles de Douala dans l’affaire Dikolo, ou dans la vallée du Ntem dans bien d’autres régions.

A cet effet, Nous appelons Monsieur le Premier ministre à surseoir à ce projet supposé agro industriel et de faire asseoir autour d’une table, sans aucune intimidation les véritables représentants traditionnels, les véritables élites bororos, les associations de défense des droits des peuples comme la nôtre, sur une table pour analyser cette affaire.

Il est inconcevable que du fait d’un décret signé à Yaoundé, sans une véritable concertation avec les populations concernées par l’expropriation, que des familles entières, des communautés se retrouvent sans lieu de vie.

Où iront vivre ces bororos après qu’ils auront été expropriés de leurs terres ancestrales ? Pourquoi notre pays est- il obligé de se caractériser par des actes d’inhumanité et de mépris des souffrances des faibles ? Certes le Cameroun a besoin de développement, mais pas sur le sang et sueurs de nos pauvres et faibles. Un projet agro industriel peut bien être mené dans le Djerem, tout en protégeant les Bororo. Un recours gracieux préalable à une procédure judiciaire, sera adressé au Ministre des domaines dans les tout prochains jours.

Source: www.camerounweb.com