Douala: un homme soupçonné d’homosexualité lynché à mort

Lynchage Newbell Homophobie Image d'illustration

Thu, 21 Dec 2017 Source: afrik-inform.com

Les réflexes d’homophobes se développent de plus en plus au Cameroun. MOUDONGO JOLY DEGAULLE, homme de 44 ans en a payé les frais un soir où il rendait visite à un de ses amis. À New Bell un quartier populaire de la ville de Douala rendu célèbre par l’emblématique footballeur Samuel Eto’o. Le soupçonnant de pratiques homosexuelles, les populations l’ont lynché à mort. À croire que les homosexuels n’ont plus le droit d’avoir des amis

Un pays de plus en plus intolérant

Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination" (Lv 18:22) et "Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort: leur sang retombera sur eux" (Lv 20:13).Indique l’ancien testament. C’est probablement le prétexte qui justifie cette intolérance camerounaise.

La scène se déroule aux environs de 19h-30 au quartier New Bell Ngangue lieu dit cimetière le 10 février 2017. MOUDONGO Joly Degaulle rendait visite à un de ses amis reconnu dans le quartier comme homosexuel. Sur le chemin du retour, il est pris à parti par des populations criant leur homophobie à tue tête. « Pedé, pedé, depso, homo, diable, recto verso etc.. » les cris stridents des populations étaient de plus en plus menaçants. Les actes aussi. C’est alors que six personnes s’avancent vers MOUDONGO Joly et son ami homosexuel. Sur le coup, il est stupéfait. Ne sachant pas à quel saint se vouer. Maitrisant les contours du quartier l’ami homosexuel de MOUDONGO réussi à échapper à la colère de ces bourreaux. L’étau se resserre autour de Joly. Le guet–apens se précise. En un temps éclair il est encerclé et copieusement battu par ces bourreaux d’un autre genre. En répétant sans cesse recto-verso, pedé, pedé, il est brutalisé. Se retrouve au sol et reçois des coups de partout. Saignant abondamment sous le regard spectateur des populations et des passants. Il n’aura la vie sauve que grâce au passage des gendarmes en patrouille. Ces hommes en tenue viendront le sauver la vie. Après un examen médical, le miraculeux s’en sort avec de graves séquelles, et une invalidité de 35 jours.

L’Afrique et l’homosexualité

Un nouveau code pénal vient d’être adopté par l’assemblée nationale camerounaise, et confirme la tendance homophobe de l'État du Cameroun. Au Maroc, l’article 489 du Code pénal condamne l’homosexualité et tous les actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe. L’Afrique du Sud reste un cas à part. Il est, en effet, le seul pays du continent à avoir légalisé le mariage homosexuel depuis déjà 2006. Cependant, sur le terrain, la réalité est loin d’être toujours idyllique. Dès que l’on sort des grands centres urbains, des femmes et des hommes homosexuels sont régulièrement agressés, voire tués, en raison de leurs préférences sexuelles. Au Sénégal , les homosexuels encourent un à cinq ans de prison ferme et une amende de 100 000 à 1 million 500 000 francs CFA (entre 150 et 2 300 euros). L’islam et le christianisme, qui sont les deux religions dominantes sur le continent, voient dans cette pratique une abomination. Quant aux sociétés animistes africaines, elles ne vouent que mépris aux homosexuels, lesquels ne peuvent y revendiquer leur situation sous peine de bastonnade.

Source: afrik-inform.com