Dans une enquête exclusive publiée ce 15 décembre 2025, Jeune Afrique lève le voile sur deux stratégies diamétralement opposées de développement urbain au Cameroun. D'un côté Yaoundé, la capitale politique qui mise sur l'impulsion publique. De l'autre Douala, le poumon économique qui s'en remet au secteur privé. Deux modèles qui, selon les révélations du magazine panafricain, "doivent encore faire leurs preuves".
Jeune Afrique révèle que la transformation de la capitale camerounaise est "essentiellement portée par des initiatives gouvernementales". L'enquête du magazine dévoile des projets pharaoniques en cours dans le nouveau centre administratif de Yaoundé, attenant au palais présidentiel d'Etoudi.
Selon les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, un immeuble flambant neuf de onze étages verra bientôt le jour pour accueillir le siège de la direction générale des douanes. Ce complexe, chiffré à 23 milliards de francs CFA, sera opérationnel dans quatre ans.
Le magazine révèle également que sur la décennie écoulée, cet emplacement stratégique, qui accueillait jusque-là la télévision nationale et la Société nationale des hydrocarbures (SNH), s'est considérablement renforcé avec l'arrivée du Conseil économique et social, du nouveau centre d'identification de la carte d'identité et du siège de la Commission des forêts d'Afrique centrale (Comifac). D'autres institutions et représentations diplomatiques doivent suivre le mouvement, précise Jeune Afrique.
Dans le quartier administratif historique de la capitale, Jeune Afrique dévoile que l'immeuble du siège de la direction générale des impôts, inauguré il y a cinq ans et ayant coûté 22 milliards de francs CFA, a redonné une seconde jeunesse à la zone. À proximité s'érige également le bâtiment de quatorze niveaux de la direction nationale de la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac).
L'enquête de Jeune Afrique révèle également le projet d'aménagement de la vallée de la Mingoa autour du lac municipal, mené par l'espagnol Elecnor. Ce projet prévoit la mise en place d'un centre d'affaires comprenant un hôtel cinq étoiles, un centre commercial et un complexe sportif.
À l'inverse, Jeune Afrique démontre que Douala, capitale économique, "s'en remet au secteur privé" pour sa transformation. Cette révélation exclusive met en lumière un modèle de développement fondamentalement différent.
Steeve Princy Nyangon Ndongo, directeur de l'agence d'architecture Focus International Group (FIG), explique dans les colonnes de Jeune Afrique : "À l'inverse de Yaoundé, Douala, en tant que centre financier national, entend consolider sa stature de hub d'affaires en concentrant les sièges des grandes entreprises, plateformes numériques, espaces de coworking modernes, galeries marchandes."
Jeune Afrique livre une analyse comparative inédite des avantages naturels des deux métropoles. Le magazine révèle que le relief relativement plat de Douala (4,9 millions d'habitants) facilite la mise sur le marché de terrains à bâtir ainsi que les travaux de voirie, même si l'assainissement reste problématique comme en témoigne la récurrence des inondations.
À l'inverse, Yaoundé, la "ville aux sept collines" (4,1 millions d'habitants), bénéficie selon Jeune Afrique d'une topographie accidentée qui garantit des vues excellentes, une ventilation naturelle des bâtiments et un bon assainissement, quand ce dernier a été bien pensé.
Dans son enquête exclusive, Jeune Afrique révèle que l'implantation de la bourse régionale à Douala a conforté le statut de la ville comme la plateforme financière du Cameroun et, plus globalement, de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac).
Le magazine dévoile également que l'arrivée des sièges de CCA Bank et de la filiale de BGFI a renforcé l'attractivité de la cité portuaire. Jeune Afrique mentionne la construction d'immeubles résidentiels et de centres commerciaux, dont le Douala Grand Mall, porté par l'entrepreneur Mathurin Kamdem et le fonds d'investissement Actis, installé près de l'aéroport international.
Jeune Afrique révèle une information capitale pour l'avenir économique de Douala : la cité portuaire connaît une poussée à sa sortie est, en allant vers Yaoundé, où émergent de plus en plus d'unités de transformation. Ce quartier doit devenir la troisième zone industrielle de l'agglomération, après celles de Bassa et de Bonaberi.
L'analyse exclusive de Jeune Afrique met en évidence deux philosophies radicalement différentes. Pour Yaoundé, capitale politique forte de 4,1 millions d'habitants, la transformation s'opère "essentiellement grâce à l'impulsion publique", comme le souligne Steeve Princy Nyangon Ndongo cité par le magazine : "Yaoundé est le centre du pouvoir national. De ce point de vue, la ville doit se doter d'une véritable cité administrative moderne, où se concentrent toutes les grandes administrations et autres institutions importantes."
Pour Douala, c'est l'exact opposé. Jeune Afrique démontre que la ville mise sur l'initiative privée pour consolider son statut de hub d'affaires et de centre financier national.
La question centrale posée par l'enquête de Jeune Afrique reste en suspens : quel modèle se révélera le plus efficace pour transformer durablement ces métropoles ? Le dirigisme étatique de Yaoundé ou le libéralisme économique de Douala ?
Les révélations du magazine montrent que, pour l'instant, aucun des deux modèles n'a pleinement convaincu, comme en témoigne la sortie des deux villes du Top 30 des villes africaines les plus attractives en 2025. Mais la bataille entre ces deux approches du développement urbain ne fait que commencer.
L'avenir dira laquelle de ces deux stratégies permettra au Cameroun de disposer de métropoles véritablement modernes et compétitives à l'échelle continentale et internationale.