À chaud ce mardi 23 mai 2017, alors que la radio nationale vient rendre lecture du rapport d'enquête de la Commission créé par le président de la république le 25 octobre 2016, Me Voukeng réagit :"Nous notons que le verrou politique sur le chemin de la quête de la justice par les victimes est levé". Un zeste de satisfaction donc pour cet homme de droit membre d'un des collectifs d'avocats s'étant constitué pour apporter une assistance juridique aux familles des victimes du train 152. Le chef de l'Etat Paul Biya faisant suite à ce rapport a en effet instruit que ledit rapport d'enquête soit transmis à la justice pour qu'elle puisse en tirer toutes les conséquences de Droit.
S'agissant de l'indemnisation des familles des personnes décédées et de l'assistance financière des victimes blessées, engagé par le transporteur Camrail, le président de la république Paul Biya a invité ce dernier à finaliser le processus dans de meilleurs délais, non sans préciser son apport personnel. Mais l'annonce de cette assistance complémentaire d'un milliard de francs CFA octroyé par le chef de l'Etat, ne fait pas vraiment tressaillir Me Voukeng, qui dit douter de la capacité des fonctionnaires à remettre l’aide du Chef de l'Etat aux concernés.
C'est d'ailleurs l'occasion pour lui d'indiquer que le collectif d'avocats dont il est membre désapprouve le système d'indemnisation de Camrail qu'il dit fondé sur la réparation forfaitaire. "Nous disons que Camrail était sous contrat d'assistance technique et financière de l'actionnaire majoritaire depuis Paris.On voit bien les ponctions faites sur les bénéfices avant impôts pour rémunérer cette assistance dans les bilans de Camrail. Nous allons demander au Parquet d'étendre les poursuites à ces gens tapis à la maison mère, car c'est eux les responsables. Un responsable de Camrail au Cameroun ne peut pas decider sur les dépenses de maintenance" martèle avec assurance l'avocat au barreau du Cameroun.
Me Voukeng dénonce par ailleurs le mutisme du rapport d'enquête mais surtout du chef de l'Etat sur le sort des victimes disparues. "Nous allons continuer le 26 mai prochain à réclamer les corps de ces passagers du train 152 jamais retrouvés jusqu'ici." a-t-il déclaré.
L'implication presque éludée de la part de responsabilité du gouvernement camerounais dans le drame du 21 octobre 2016, n'est pas en reste. L'on se souvient que le ministre des transports Edgar Alain Mebe Ngo'o a été accusé d'avoir requis l'ajout de 8 wagons supplémentaires sur le train 152. Mais de l'avis de plusieurs observateurs avertis, ce rapport d'enquête produit par la commission Yang, n'est pas le fin mot de cette tragédie d'octobre 2016. De leur point de vue, il y a bon espoir que d'autres révélations et mesures tombent avec la transmission du rapport de la commission Yang à la justice, instruite par le chef de l'État.