Drame d’Olembe : les victimes craignent des représailles

• Les familles ont peur de se retrouver dans le viseur du gouvernement

• Elles refusent de s’exprimer

• Beaucoup se sentent trahies par le gouvernement

Un moins après le drame d’Olembe qui a fait officiellement 8 morts et des dizaines de blessés, les familles des victimes continuent leur deuil dans l’anonymat total. Ils sont de plus en plus nombreux à ne plus vouloir évoquer le sujet. Après avoir dénoncé les promesses non tenues du gouvernement et de la Fédération camerounaise de football, ils craignent désormais des représailles. Le journal Mutations dans sa parution de ce mercredi a pu soutirer quelques mots à certains proches des victimes qui se retrouvent dans des situations inconfortables.

''Nous avons mis mon petit frère Pierre Dadi Siatou en terre samedi dernier, sans aucune aide du gouvernement. Dans le groupe de soutien Whatsapp, certains ont dit que le gouverneur de la région du Centre avait passé des coups de fil et avait pourtant promis de revenir auprès des familles'', révèle un membre de la famille du petit décédé le 24 janvier 2022.

''Une connaissance d'une famille éplorée pense que par peur de représailles ''plusieurs ne veulent pas délier leurs langues. Or le ministre des sports et de l'Education physique, sur le plateau de l'émission Actualités Hbdo sur la télévision nationale avait laissé entendre que les familles allaient être soutenues'', li-t-on dans le journal Mutations.

Devant les Caméras, le ministre des sports au chevet des survivants du drame d’Olembe tenait entre ses mains de nombreuses enveloppes blanches qu’il leur tendait. Pour plusieurs, il s’agissait des chèques du gouvernement pour accompagner ses personnes qui ont failli perdre leur vie en soutenant l’Equipe nationale du Cameroun durant la CAN. Il n’en est rien, révèle un proche d’une victime qui explique le but du déplacement du ministre.

''Lors de sa visite auprès des familles, le Minsep a demandé d'être patients et que s'il y a des mesures d'accompagnement il reviendrait vers nous’’, détaille-t-il.