Drame de Laquintinie : Rapport officiel de l’autopsie

Laquintinie Dr Dissongo Jean II Le Directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala, Dr Dissongo Jean II

Tue, 15 Mar 2016 Source: cameroon-info.net

24 heures après l’incident survenu le samedi 12 mars 2016 à l’entrée de la maternité de l’hôpital Laquintinie de Douala (éventration en plein air d’une femme enceinte de jumeaux par une personne non qualifiée), le Directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala, Dr Dissongo Jean II, a rédigé à l’attention de sa hiérarchie, un rapport sur ce triste événement.

Ci-dessous, dans son intégralité et tel qu’il a été exactement rédigé, une copie de ce rapport:

Rapport d’incident survenu le 12 mars 2016 à l’hôpital Laquintinie Materniité Ashanti-Diamant

Le samedi 12 mars 2016, aux alentours de 10h30 minutes, le corps sans vie de la nommée Koumateke Monique, âgée de 30 ans est conduite à l’hôpital Laquintinie de Douala par sa famille, en provenance de l’hôpital de District de Nylon, transportée dans la malle-arrière d’un taxi.

A l’hôpital Laquintinie de Douala, ils se dirigent au service des urgences médico-chirurgicales, où un membre de la famille aborde un personnel de santé pour une femme enceinte qui va mal…

Ledit personnel les oriente aussitôt vers la nouvelle maternité.

A la maternité, la famille sollicite le personnel de service pour leur patiente ; ceux-ci accourent à l’occurrence, une sage-femme et le major du bloc opératoire et font le constat suivant:

- Femme enceinte, dans la malle-arrière d’un taxi, la tête partiellement enveloppée d’un linge, pupille en mydriase, areactives, absence de pouls carotidien et de bruits de cœur maternel, fœtaux.

Ils annoncent séance tenante à la famille que la sus-nommée et ses fœtus ne présentent plus aucun signe de vie. Sur ce, ils les orientent vers la morgue.

Rendu à cette unité, l’un des morguiers de service évoque la possibilité de survie des fœtus sur la base de certains mouvements abdominaux observés et reconduit la famille à la maternité.

Rendu à la maternité, les infirmières en service ont maintenu le diagnostic des décès maternel et infantile. Ce qui déclenche des altercations entre la famille et le personnel de soin.

Le personnel infirmier se sentant en insécurité se réfère vers la gynécologue de garde qui aurait pu poser l’acte légal de constat de décès, mais cette dernière est en pleine intervention chirurgicale. L’agitation grandit au sein de la famille, ce qui attire une foule de curieux. Face à cette agressivité grandissante de la foule, le personnel décide de fermer la porte d’entrée de la maternité et d’appeler les secours.

Fort malheureusement, avant que les responsables ne soient rendus sur le site, la famille a constitué une haie protectrice autour de la dépouille qu’elle avait sortie du taxi et déposée au seuil de l’entrée principale de la maternité.

Les différents responsables et les forces de maintien de l’ordre saisis convergent vers le site de la maternité tous pour constater que la victime avait déjà subie par l’action d’une de ses accompagnantes une éventration au seuil de la maternité et y a extrait deux fœtus mort-nés, qu’elle a ensuite déposée sur la dépouille au regard d’une foule de plus en plus agitée.

Après le constat du forfait par les OPJ, l’arrivée du Procureur de la République auprès du TPI a permis de conduire les dépouilles vers la morgue. Et le Procureur a procédé à l’audition de certains membres de la famille et le personnel de santé impliqués au moment des faits. A l’issue de ces auditions, trois personnels de l’hôpital Laquintinie (une sage-femme, un infirmier et le morguier) et un membre de la famille de la dépouille sont placés en garde à vue sur instruction de ce dernier.

Douala le 13 mars 2016

Le Directeur de l’hôpital Laquintinie

Dr Dissongo Jean II

Source: cameroon-info.net
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