Les récents éboulements à Mbankolo, dans la périphérie de Yaoundé, ayant entraîné la mort d'au moins trente personnes, ont suscité une vague de solidarité de la part de personnalités politiques. Cependant, les actions immédiates du gouvernement ont été largement critiquées pour leur insuffisance face à un problème récurrent, relate Jeune Afrique dans une nouvelle publication sur le sujet.
L'apparition de Franck Biya, fils du président Paul Biya, sur le site de l'éboulement a alimenté les spéculations sur ses ambitions politiques. Sa proximité avec la détresse des victimes a soulevé des questions sur la sincérité de son engagement.
Bien que de nombreux acteurs politiques, du gouvernement aux élus en passant par l'opposition, se soient rendus à Mbankolo pour afficher leur compassion, les Camerounais s'interrogent sur les actions concrètes visant à empêcher de futurs drames.
Les éboulements tragiques ne sont malheureusement pas nouveaux au Cameroun, et le point commun entre ces catastrophes est la médiocrité de la qualité de l'habitat. Les maisons construites dans des zones dangereuses sans permis de bâtir ni respect des normes de construction sont monnaie courante.
Au lieu de prendre des mesures préventives sérieuses, les autorités se livrent à des échanges de responsabilités. Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a blâmé les propriétaires des maisons pour avoir construit dans des zones dangereuses, tandis que Célestine Ketcha Courtés, ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat, a accusé les constructions d'être dépourvues de permis de bâtir et de titres fonciers.
Pendant ce temps, les habitants affirment que l'obtention de permis de bâtir et de titres fonciers est un processus complexe et que les constructions sont souvent tolérées malgré l'absence de documentation officielle.
Le gouvernement a réagi en annonçant un déguerpissement des habitants vivant dans des maisons non touchées par l'éboulement, ainsi que la création d'un "système de prévention de l'habitat spontané." Un appel à la dénonciation des constructions à risque a également été lancé.
Cependant, la question du laxisme des autorités administratives est incontournable. Sur le terrain, le manque de contrôle est flagrant, et les agents chargés d'inspecter les constructions semblent souvent plus enclins à accepter des pots-de-vin qu'à faire respecter les règles.
La coordination entre les pouvoirs publics est également défaillante, et la rationalisation de la gestion de l'espace urbain reste un défi. Les Camerounais s'interrogent sur la volonté du gouvernement d'agir concrètement pour prévenir de futures catastrophes.
Les Camerounais espèrent désormais des mesures fortes de la part des autorités, ainsi qu'une lutte réelle contre la corruption et le laxisme, afin d'assurer leur sécurité et de mettre fin aux éboulements meurtriers qui endeuillent régulièrement le pays.