Drame de Yaoundé : de nouvelles révélations font froid dans le dos

La mairie de Yaoundé 6 consumée par un incendie

Vendredi 08 septembre dernier, les flammes d'une forte intensité ont ravagé la quasitotalité des bâtiments avant d'être maîtrisées par les sapeurs-pompiers quelques heures après.

C'est une esplanade de la mairie de Yaoundé VI qui vient d'être dévêtue de ses appareillages festifs de la commémoration du 10ème anniversaire de la mort de l'ancien maire, Jean Claude Andjessa Melingui. À cette occasion, il y a eu, jeudi dernier, une messe pontificale suivie par les agapes et ripailles. Les festivités se sont poursuivies jusqu'à trois heures du matin. Tentes, chaises, appareils musicaux étaient encore disposés sur le lieu de la fête. À 5h, un incendie s'est déclaré dans le bâtiment abritant les services de la mairie. L'information se propage dans l'espace public comme une traînée de poudre. Les populations riveraines accourent aussitôt. C'est la consternation de part et d'autre. Des groupes de femmes, les larmes aux yeux, s'agglutinent devant le véhicule de couleur blanche de Jacques Yoki Onana, qui vient de se garer. Il est 7h et 45. Le maire descend du véhicule et est réconforté par ses proches collaborateurs et associations féminines. Après des séances de discussions avec quelques autorités administratives présentes, le maire de la commune d'arrondissement relate dans quelles circonstances il a appris la triste nouvelle. « Effectivement, nous avons été appelés au petit matin pour nous informer qu'il y a du feu dans le bâtiment de la mairie de Yaoundé VI. Nous avons accouru pour constater ce que vous voyez là », indique Yoki Onana.

Amertume

Construits durant plusieurs années, les nouveaux bâtiments de cette collectivité territoriale décentralisée avaient été officiellement inaugurés en 2020. Trois ans après, ce joyau architectural situé au quartier Biyem Assi Accacia et composé de deux étages disposant de 52 pièces est ravagé par les flammes. Yoki Onana tente d'évaluer les premiers dégâts enregistrés. « À vue d'œil, le bâtiment a été consumé. Tous les services partant de la recette municipale, qui est le dernier niveau du bâtiment jusqu'à l'état civil et au rez-dechaussée tout a consumé au premier regard », ajoute l'édile de la mairie de Yaoundé VI. Pas moyen d'accéder aux différents bureaux en ce moment. Des agents de cette municipalité abasourdis sont assis sous une tente située en face de l'entrée de la mairie. L'entrée principale est filtrée par des agents de sécurité. Des forces de maintien de l'ordre veillent au grain. Yoki Onana exprime son amertume eu égard à cette situation dramatique. « C'est une situation déplorable qui nous embête au vu du travail que nous faisions déjà à Yaoundé VI. On va être obligé de recommencer au point zéro pratiquement. C'est un gros coup pour le développement de notre commune. J'espère que le seigneur nous aidera à sortir de cette situation », conclut-il.

Entrée en scène du corps des sapeurs-pompiers

Après l'annonce de la survenue de cet incendie, les sapeurs-pompiers sont arrivés sur les lieux une heure de temps après. Question d'en circonscrire l'ampleur. Le lieutenant-colonel en charge de l'équipe des « soldats du feu », Léonard Ntuntu, pose, de prime abord, le problème de l'insuffisance en matière d'alimentation en eau dans localité de Yaoundé VIème. Raison pour laquelle les flammes n'ont pu être maîtrisées au premier abord. « Il faut le souligner nous avons eu une difficulté principale pour cette opération, qui est liée à la disponibilité de l'eau dans la zone parce que les poteaux d'incendie qui sont les plus proches au carrefour Accacia en allant vers le Rondpoint Express n'étaient pas alimentés en eau jusqu'à présent. Donc, il fallait aller très loin pour chercher de l'eau avant de revenir. Et ces élongations ont beaucoup perturbé la situation d'extinction », indique le lieutenant-colonel. Quelques heures après, le feu a été maîtrisé. C'est la phase de l'achèvement de l'extinction qui se passe. Pour l'instant, l'on ne sait quelle est l'origine de l'incendie selon le chef d'équipe des sapeurs-pompiers. En rappel, le 14 avril 2014, un incendie ravageait la mairie de Yaoundé VI. Alors que certains accusaient une main criminelle, d'autres pointaient le doigt accusateur sur les installations électriques. Paul Martin Lolo, qui avait succédé à Jean Claude Andjessa Melingui, avait décidé de déménager pour un site provisoire non loin du lycée d'Etoug Ebe, où il y avait eu aussi un autre incendie, dont la cause était liée à un court-circuit. C'est donc le troisième incendie enregistré dans trois sites différents de la mairie de Yaoundé VI: Rond-point Express ; Etoug Ebe et Marché Accacia.