Il y un an, un immeuble de quatre étages s'est effondré à Mobil Guinness dans la subdivision de Douala 5. La douleur est toujours présente. Les souvenirs font toujours mal.
En rappel, le 23 juillet 2023, l’effondrement de cet immeuble a causé la mort de plus de 35 vies et a blessé plus de 20 personnes.
La végétation a envahi l’espace autrefois occupé par le bâtiment sur les lieux du drame, tandis que les décombres se sont transformés en décharge pour les habitants des environs.
Malheureusement, les souvenirs sont toujours présents et la douleur persiste. Les témoins dénoncent le silence des autorités.
« Le gouvernement ne nous a rien donné. Rien. À la mairie de Douala, nous avons été ballottés d’un bureau à l’autre. Nous avons dû emprunter de l’argent pour constituer les dossiers exigés. Une femme que nous avons rencontrée nous a même dit que nous devrions remercier Dieu d’avoir survécu », témoigne Richard Neba, qui a perdu sa fiancée dans les décombres.
Un autre survivant, Achille Collinet, se remémore la bureaucratie kafkaïenne à laquelle ils ont été confrontés. « À un moment donné, on nous a demandé de fournir les actes de naissance des personnes que nous avions perdues. N’est-ce pas ridicule ? Tout a été perdu dans les décombres. Comment sommes-nous censés les retrouver ? Rien n’a été récupéré. Je pense que c’était une manière de clore le dossier. Nous avons quitté et nous n’y sommes jamais retournés. »
Une victime, Achille, a perdu sa femme et sa fille de 8 ans dans cet effondrement, et il raconte sa lutte pour avancer depuis ce jour tragique.
« Il n’y a rien d’autre à faire. Nous n’attendons plus rien du gouvernement. Chacun a décidé de se débrouiller et d’avancer. Jusqu’à présent, certains d’entre nous n’ont nulle part où vivre. Je partage une chambre avec un ami. Je dois juste oublier le gouvernement et me concentrer pour reconstruire ma vie », déclare Achille.
Pour honorer la mémoire de leurs proches disparus, une messe œcuménique sera célébrée le samedi 27 juillet 2024.