Droits humains : Sale temps pour les acteurs du trafic d’enfants, de nouvelles armes de lutte affûtées

Le Centre d’information et de Formation pour l’Environnement et le Développement (CIFED) a initié et animé, le 09 Février 2023 à Ambam, un atelier multisectoriel pour sensibiliser les acteurs sur le trafic et la traite des enfants en zone transfrontalière Ambam – Kye-ossi – Abang Minko.

Face à l’intensification du phénomène du trafic et de la traite des enfants dans la zone transfrontalière la société civile veut sortir du mutisme et prendre ses responsabilités en main. Dans ce sillage le CIFED préconise une prise de conscience collective et des actions concrètes et pratiques. L’atelier multisectoriel d’Ambam a donné l’opportunité d’élaborer un plan d’action stratégique dont le but est de prévenir et de contribuer à l’éradication de de phénomène qui prend de l’ampleur. Pour Daniel Ellom Nna coordinateur du CIFED « Il est question de s’accorder avec les acteurs institutionnels et communautaires sur l’ensemble des activités à mener et la stratégie. Nous voulons mettre sur pied une plateforme d’échanges qui va permettre de relayer rapidement des informations sur la traite, le trafic et l’exploitation des enfants dans le triangle Ambam- Kye-ossi-Abang Minko».

Être désormais plus regardant

Quels que soient les fondements et les mobiles de ce trafic il y a urgence à agir. Les échanges ont permis de fournir des éléments de compréhension relatifs aux mécanismes, aux techniques du trafic, au processus de transfert des enfants et les modalités pratiques d’acheminement. La géographie de la traite infantile a permis d’identifier les trajectoires du trafic. Le CIFED voudrait inciter les décideurs à adopter des politiques fiables pour des pistes de solutions réalistes.

L’urgence d’agir

De l’analyse synoptique faite du phénomène, l’exploitation des enfants à des fins économiques, sexuelle, commerciale ou domestiques est très bien structurée et assez bien huilée. Raison pour laquelle le trafic fait de la résistance. Il est donc nécessaire de mettre sur pied un système de protection communautaire et de renforcer les capacités communautaires sur les droits de l’enfant et prendre en charge la réinsertion sociale des enfants victimes. Selon Daniel Ellom Nna « Il est urgent de mobiliser l’ensemble des acteurs pour que les dénonciations recueillies soient rapidement remontées vers les autorités administratives afin que des mesures soient prises». Le CIFED déclare ainsi la guerre à la traite infantile. Mais il faut s’armer de courage et de beaucoup d’audace pour tordre le cou à ce phénomène considéré comme un serpent de mer.