Constitué essentiellement de jeunes filles élèves, ce réseau enlevait des enfants qui n’étaient libéré qu’après paiement d’une rançon.
Le commissariat central de Dschang s’évertue depuis le lundi 20 juillet à rassembler les pièces d’un puzzle, formant un réseau de rapt d’enfants. La police s’est retrouvée sur la piste de ce réseau qui opérait principalement dans le chef-lieu du département de la Menoua, après un rapt manqué il y a une semaine.
En effet, le dimanche 19 juillet 2015, la messe de 9 heures, vient de s’achever à la paroisse St Mathias de Foto. Les fidèles venus louer le seigneur, sortent. Parmi eux, un groupe de gamins dont le plus jeune est âgé d’environ trois ans.
Une jeune fille enceinte, âgée d’à peine 20 ans s’approche des enfants. Puis remet quelques piécettes aux plus âgés pour s’acheter des biscuits. Les pauvres gamins foncent vers la boutique la plus proche. Pendant ce temps, la fille feignant d’être la mère de l’enfant, le porte entre ses bras ; puis fond dans la nature.
Revenus avec leurs biscuits, les autres enfants constatent la disparition de leur compagnon. Ils iront alerter leurs parents. Les recherchent entamées restent infructueuses jusqu’au crépuscule. Alors que l’espoir de retrouver l’enfant vivant s’amenuise, une lueur d’espoir va renaitre. Les vêtements qu’arborait le petit au moment de sa disparition, sont retrouvés à l’entrée de leur domicile familial.
Etait insérée dans ces vêtements, une lettre à travers laquelle, les ravisseurs de l’enfant rassurent que ce dernier est entre de bonnes mains. Grâce aux contacts laissés sur la lettre, les négociations commencent entre les deux parties. Les ravisseurs conditionnent la libération de l’enfant au paiement d’une rançon de 5 millions Fcfa. A l’instant, le débrouillard de père de l’enfant enlevé n’a pas un seul copeck en poche.
Il consent alors de brader quelques outils chez lui. En même temps, il reçoit le soutien de quelques âmes de bonne volonté. Malgré tout, la somme collectée ne donne que 270 000 Fcfa. Très loin des 5 millions Fcfa exigés. A nouveau, il entre en contact avec les ravisseurs de l’enfant pour proposer cette somme. Après moult négociations, un compromis est trouvé.
Les ravisseurs indiquent l’endroit précis où l’argent doit être déposé. Ce qui est fait. Mais entretemps, une embuscade était tendue. Informés de ce que le magot a été déjà déposé, l’un des ravisseurs, une fille enceinte ayant l’air frileuse, vêtue d’un Kabba, se pointe. Furtivement, elle met la main sur le paquet et continue sa route. Sauf qu’illico presto, l’embuscade se déclenche.
Après une course poursuite d’environ un kilomètre, la fille, enceinte de sept mois, est empoignée au quartier Haoussa par des jeunes à ses trousses. Elle leur conduira de force jusqu’à la cachette de l’enfant, une chambre située au quartier Tchoualé. Alors que la population déchainée s’apprête à lui administrer le supplice du collier, elle sera sauvée par la police arrivée à son tour. Elle la conduira au commissariat central de Dschang pour besoin d’enquêtes.
Films nigérians
Dans la matinée du mardi 21 juillet dernier, toutes les victimes de ce type d’enlèvement ont pris d’assaut le commissariat central de Dschang, dans le but de témoigner contre ce gang, essentiellement constitué de filles dont la moyenne d’âge n’atteint pas 20 ans.
D’après des indiscrétions de l’enquête, les membres de ce gang sont tous (ou presque) élèves au collège privé laïc bilingue Intellexi. Le chef de gang, cette fille enceinte, élève en classe de 1ère dans cet établissement, aurait expliqué que l’inspiration de commettre de tels actes, lui est venue des scénarios de films nigérians, dans lesquelles, de telles opérations étaient perpétrées avec délicatesse.
L’enquête ouverte est en cours. Pour l’heure, au moins sept membres de ce gang, ont déjà été happés par la police.