Les syndicats menacent de violence les agents municipaux et la police non mandatés.
A l’attention du préfet du Wouri, des syndicalistes ont récemment pondu une « requête aux fins de dénonciation de la persistance des contrôles routiers irréguliers dans le département du Wouri. » Ils avertissent « que nous tiendrons les magistrats municipaux pour responsables de tout trouble à l’ordre public né des actions de représailles que nos camarades engageront contre leurs agents véreux trouvés sur une scène de contrôle routier irrégulier » . Les agents municipaux sont avertis que leur sale besogne « peuvent également entrainer de sérieux remous sociaux » et même des « troubles à l’ordre public » . Les syndicalistes préviennent le préfet que face aux agents municipaux affectés sur des opérations sur la voie publique appuyés par « des Fmo qui ne sont pas en service » , les signataires d’une requête au préfet du Wouri comptent engager « toutes actions syndicales opportunes voire physiques à l’encontre des personnes ou services » qui ne seront pas mandatés pour effectuer les activités de contrôle routier dans le département du Wouri. Cette requête sensiblement orientée vers les maires des communes d’arrondissement de Douala et « particulièrement les maires de Douala 1er et Douala 5e » qui selon les signataires de la requête organiseraient des « opérations irrégulières sur les automobilistes en les infligeant des amendes » qui ne relèveraient d’aucun texte légal. » Cette offensive syndicale cache mal la confusion qui règne dans les tentatives de contrôles routiers sur la voie publique. Emportés dans leur élan, les signataires mettent sous le boisseau les prérogatives de l’institution municipale à savoir : encombrement de la chaussée, des trottoirs et des emprises par des brocantes, épaves, véhicules, motos et toutes sortes d’engins ; étalages et ferrailles ou l’on ajoute du matériel portant « à vendre ou à louer » surmonté de contact téléphonique. Les pénétrantes, les rues non bitumées y passent également. On pourrait aussi noter des zones de stationnement ou parking ; la violation des sens interdits ; des panneaux et feux de signalisation, l’encombrement des emprises publics et des passages non autorisées etc. Au grand dam des riverains qui étouffent du fait de ces dépôts, encombrements et circulations non autorisés, ce qui entraine l’intervention des agents municipaux et la mise en fourrière des contrevenants. Les signataires de la requête outrepasseraient-ils leurs droits et devoirs ? Dans leur lettre parvenue à la rédaction encombrée d’une dizaine de cachets dont celui d’un certain Yamkam Zacharie, président régional de la Confédération générale des syndicats de transports du Cameroun inclus, ils passent à la vitesse supérieure en enjoignant les chefs d’unités des Fmo « de ne plus appuyer ou intervenir dans les activités de contrôle routier » des municipalités sans « l’aval préalable des sous-préfets territorialement compétents » . Question : comment ce syndicaliste apprécie-t-il le travail du groupement régional de la voie publique et de la circulation avec en tête un commissaire divisionnaire pour penser se substituer aux Fmo ? Que cache un tel mépris ? Plus grave : les syndicalistes demandent au préfet de communiquer aux magistrats municipaux que « nous les tiendrons pour responsable de tout trouble à l’ordre public né des actions de représailles que nos camarades engageront contre leurs agents véreux trouvés sur une scène de contrôle routier irrégulier » .
Multiplicité des contrôles illégaux
Pour résumer brièvement, les syndicats professionnels ont deux grands rôles : Représenter un groupe et ses intérêts ; Négocier, au nom des personnes qu’ils représentent. Ils servent donc d’intermédiaire entre les salariés, les employeurs et l’Etat, afin d’instaurer un dialogue entre ces trois parties. Ils se révèlent ainsi comme un corps supposé hiérarchisé où devrait régner une réelle discipline. Il existe plusieurs syndicats de transport au Cameroun, notamment le Syndicat national des chauffeurs de taxis, autobus, cars et assimilés du Cameroun (Sn.Chautac), le Syndicat national d’exploitants de taxis du Cameroun (Synetcam) et le Syndicat national des chauffeurs transporteurs urbains et interurbain du Cameroun (Synactuicam). D’après un responsable du syndicat des transporteurs urbains et interurbains joint au téléphone, le laisser-aller observé est entretenu par la haute hiérarchie. Dans un communiqué, l’autorité administrative indique que ces contrôles sont illégaux et que seuls les contrôles placés sous la supervision des sous-préfets sont autorisés. Des « imposteurs qui prétendent agir au nom des magistrats municipaux » ont multiplié les contrôles dans le centre urbain de la ville de Douala. C’est le constat fait par le préfet du Wouri, Benjamin Mboutou, qui s’exprime dans un communiqué signé le 28 septembre dernier. Ces contrôles ont été instaurés « d’une part pour assainir le secteur des mototaxis et d’autre part de lutter contre le transport clandestin et une insécurité rampante » , indique le préfet Mboutou. Dans la capitale économique, plusieurs usagers de la route se plaignent de la multiplicité des contrôles routiers ces derniers jours. D’après certains, beaucoup se prévalent de la prévention routière et sont très souvent accompagnés d’éléments des forces de l’ordre.