Dysmorphie corporelle : Appel à des avertissements concernant l'image corporelle sur les photos retouchées

Les députés britanniques estiment que les publicités doivent comporter des avertissements lorsque les photos des modèles sont modifiées numériquement.

La commission de la santé et des affaires sociales souhaite que le gouvernement introduise rapidement de nouvelles lois.

Elle a également déclaré que la promotion sur les réseaux sociaux de services cosmétiques tels que les produits de comblement dermique devrait être étroitement réglementée.

Les personnes qui réservent une intervention devraient bénéficier d'une période de réflexion de 48 heures et leurs antécédents médicaux et de santé mentale devraient être vérifiés.

L'ancien secrétaire d'État à la santé du Royaume-Uni, Jeremy Hunt, qui préside la commission, a déclaré : "Nous avons entendu des expériences pénibles : "Nous avons entendu parler d'expériences pénibles - une approche de tapis roulant, avec des procédures effectuées sans poser de questions."

La star de la télé-réalité Charlie King a déclaré aux députés qu'il n'y avait eu aucune évaluation de son bien-être lorsqu'il s'est fait refaire le nez.

Kim Booker, qui, comme Charlie, souffre d'un trouble de la dysmorphie corporelle - elle passe beaucoup de temps à s'inquiéter de défauts d'apparence qui pourraient passer inaperçus aux yeux des autres - a déclaré aux députés qu'elle était devenue dépendante des applications de modification de l'image.

"Je suis arrivée à un point où j'avais constamment ces filtres", a-t-elle dit.

"Je mettais des filtres sur mon visage dans mes stories et des choses comme ça - et ça a complètement changé mon apparence.

"Quand la vidéo a basculé sur mon visage naturel, j'ai eu un choc.

"J'ai détesté ce que j'ai vu, car on s'habitue à la version filtrée de soi."

Kim, originaire du Dorset, a grandi dans les années 1990 et dit avoir été bombardée d'images de "princesse Disney" sur l'apparence d'une femme.

"J'avais l'impression que je devais correspondre au modèle des grands yeux, du petit nez, des cheveux flottants et de la petite taille", dit-elle.

"Cela a grandi avec moi tout au long de mon adolescence, jusqu'à l'âge adulte".

Des images irréalistes

Le comité souhaite que les annonceurs mettent en avant une plus grande variété d'esthétiques corporelles - et que les influenceurs cessent de poster des images filtrées ou irréalistes.

"Nous pensons que le gouvernement devrait introduire une législation garantissant l'apposition d'un logo sur les images commerciales où toute partie du corps, y compris ses proportions et le teint de la peau, est modifiée numériquement", indique le rapport.

Par ailleurs, le rapport indique que les produits de comblement dermique devraient être soumis à prescription, comme le Botox, et que les prestataires devraient bénéficier d'une formation minimale.

Le rapport demande également au gouvernement de se pencher de toute urgence sur l'utilisation croissante des stéroïdes anabolisants au Royaume-Uni - l'Agence britannique antidopage estime à plus d'un million le nombre d'utilisateurs, principalement des hommes désireux de se muscler.

Le professeur James McVeigh, qui a participé à la rédaction du rapport, a déclaré : "L'une des principales choses auxquelles nous sommes confrontés est que de nombreuses personnes prenant des stéroïdes anabolisants pendant une période prolongée ne retrouveront pas une production normale de testostérone.

"Nous savons que plus la période d'utilisation est longue, plus les dommages sont importants plus tard dans la vie, avec des maladies cardiovasculaires et des modifications du cerveau.

"Un moment viendra où ils voudront peut-être arrêter d'utiliser des stéroïdes anabolisants, mais ils devront faire face à une grave chute.

"Ce creux lorsque vous arrêtez de consommer vous place au point zéro de la testostérone, avec la dépression et beaucoup de problèmes de santé mentale."

Le guitariste principal des Vamps, James Brittain-McVey, qui a subi une intervention chirurgicale pour retirer le tissu mammaire naturel de sa poitrine, a raconté à la commission : "Les réseaux sociaux m'ont encouragé à descendre encore plus bas dans ce terrier.

Les premières pensées que j'avais en me réveillant le matin étaient : "Est-ce que je dois manger ça, est-ce que je vais pouvoir aller à la salle de sport ?"".

Les troubles de l'alimentation ont augmenté ces dernières années, indique le rapport, qui recommande au gouvernement d'introduire des contrôles annuels du poids et du bien-être de chaque enfant et jeune.

Il appelle également à davantage de mesures pour lutter contre l'obésité infantile, telles que la restriction des offres d'achats multiples d'aliments et de boissons riches en graisses, en sel ou en sucre.

Le British Beauty Council a indiqué : "Si nous voulons montrer que notre industrie est un secteur professionnel, dynamique, qui stimule l'économie et défend l'égalité, nous devons être ouverts, transparents et responsables. Nous espérons donc que le gouvernement donnera suite aux recommandations de la commission."

Un porte-parole du gouvernement a fait savoir : "Nous allons introduire un système national de licence pour aider à prévenir l'exploitation, améliorer la sécurité et garantir que les individus font des choix informés et sûrs concernant les procédures cosmétiques non chirurgicales."