ELECAM: le personnel déjà remonté contre le nouveau DG

ELECAM DG DGA Les proches d’Abdoulaye Babale dénoncent une «chasse aux sorcières»

Fri, 8 Jun 2018 Source: camer.be

Erik Essousse poursuit son «ménage» au sein de l’organe en charge des élections. Les proches d’Abdoulaye Babale dénoncent une «chasse aux sorcières».

Le 3 juin dernier, Mme Amougou Pauline, vice-présidente du conseil électoral, a procédé à l’installation d’Essi Michelle Arlette, la nouvelle responsable régionale d’Elecam pour le Centre. La promue remplace Mme Ngo Yonn épse Mekeme Michelle, reléguée au poste de cheffe d’antenne départementale à Mbalmayo. Ce remplacement fait partie d’une série de changements effectués par le nouvel exécutif de l’organe en charge des élections au Cameroun.

Depuis sa prise de fonction, en effet, le nouveau directeur général, Erik Essousse, a entrepris un vaste mouvement dans la constitution des équipes de cette institution. Les plus significatifs sont ceux du chef de la division des affaires administratives et financières (Daaf) M. Tete Devert, remplacé par l’ancien préfet de l’Océan M. Ngolle III Patrice. Dans la même division, la caissière, Mme Anavai Françoise épse Tagne, a été remplacée par Mme Ossubita née Akam Adèle, précédemment cheffe du courrier.

Nominations dans la discrétion

A la division de l’informatique, du fichier électoral et des statistiques, M. Bond Abdoul Aziz, un responsable révoqué par Abdoulaye Babale a été nommé chef de division et M. Enow Dikson, un proche du président du conseil Electoral Enow Abrams Egbe, a été promu conseiller technique n°1. Par ailleurs, quatre responsables d’antennes régionales ont également été débarqués, parmi lesquels Mme Ngo Yonn épse Mekeme.

LIRE AUSSI: CRTV: le SG de la primature menace Issa Tchiroma

Au sein d’Elecam, aucun responsable ne souhaite s’exprimer officiellement sur les récents changements effectués par le nouveau directeur général des élections. Une source rencontrée par Journalducameroun.com confie néanmoins que les différentes nominations sont très discrètes. «On affiche juste un communiqué au babillard, et quelques heures après, quand tout le monde en a pris connaissance on le retire», assure notre source.

Chez les proches de l’ancien directeur Abdoulaye Babale, on dénonce un complot et surtout «une chasse aux sorcières». «C’est une machination qui a commencé par des accusations non fondées visant à démettre l’ancien directeur général», affirme un proche de Babale, sous anonymat. «Ils l’ont [Abdoulaye Babale, Ndlr] traité d’absentéiste, alors qu’il a pris part à toutes les sessions du conseil électoral depuis 2015. La seule session à laquelle il n’a pas assisté est la dernière, et elle a été convoquée alors qu’il était en mission dans le septentrion. Et tout le conseil le savait », ajoute-t-il.

La même source balaie également les accusations de détournement d’une somme de deux milliards de francs CFA en achat de pagnes, clamant qu’il s’agit, là aussi, d’un montage. « Le budget total d’Elecam est d’environ 9 milliards de francs CFA dont près de 8 milliards de francs CFA sont utilisés pour les charges de fonctionnement (paiement des salaires, primes…) et le reste, soit un milliard de francs CFA pour les investissements. A ce jour, aucun employé n’a d’arriérés de salaire, et l’organe n’a toujours pas reçu son budget d’investissement. Dès lors, comment est-il possible de détourner un argent qu’on n’a pas ? », s’interroge-t-elle.

LIRE AUSSI: ELECAM: voici pourquoi Paul Biya a choisi Erik Essousse

Du côté des partis politiques de l’opposition, on s’inquiète du choix des nouveaux cadres d’Elecam qui sont, pour la plupart, « des anciens du ministère de l’Administration territoriale ». Sur ce sujet, le responsable du SDF pour le Centre, M Emmanuel Ntonga est formel : «Le président [Paul] Biya a placé ses pions». Le MRC indique que Maurice Kamto a rencontré le nouveau directeur général des élections, sans donner les détails des échanges entre les deux responsables.

A quelques semaines de la convocation du corps électoral, la gestion de l’organe en charge des élections continue d’alimenter les débats dans la sphère publique. En jeu, la réussite des scrutins que le Cameroun organisera cette année. Le budget de ces opérations est estimé à 50 milliards de francs CFA.

Source: camer.be