ELECAM: voici comment les réseaux ont eu raison de Babale

Abdoulaye Babale 8 Abdoulaye Babale

Fri, 8 Jun 2018 Source: camer.be

L’ancien directeur général des élections à Elections Cameroon(Elecam), limogé par décret présidentiel, le lundi 28 mai 2018, a toutefois posé des actes salutaires qui ont permis à cet organe en charge de l’ensemble du processus électoral au Cameroun, de gagner en notoriété.

Dr. Erick Essousse, est le nouveau directeur général des élections depuis le 28 mai 2018. Il a remplacé à ce poste Abdoulaye Babale, limogé par décret présidentiel. La décision du chef de l’Etat est venue à la suite d’un rapport dressé par les membres du conseil électoral, le 25 mai 2018 dans lequel un certain nombre de griefs fondées ou non ont été soulevés notamment la faute lourde et des présomptions de malversations financières. Le natif du département du Diamaré dans la région de l’Extrême-nord est aujourd’hui présenté aux yeux de l’opinion publique, comme le mouton par qui sont arrivées les turpitudes que connait Elecam.

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Loin de prétendre que le constat fait par le conseil électoral soit totalement faux, il est clair qu’en deux années passées à la tête de cette structure, Abdoulaye Babale, nommé par décret présidentiel N°2015/323 du 21 juillet 2015 en remplacement de Mohaman Sani Tanimou, a permis à cette structure de jouer pleinement son rôle.

Bilan flatteur

En effet, l’organisation sans couacs des élections sénatoriales au mois d’avril et la publication dans les délais des résultats est le fruit d’un travail de sape effectué par l’ancien directeur général des élections. Ce sont 720 kits électoraux qui ont été acquis par la direction générale et affectés deux par antenne sur les 360 que compte le Cameroun. Cette maison qui était truffée de retraités ou des personnes reconverties en lieu et place des jeunes diplômés qui sont à la recherche du premier emploi a vu avec l’arrivée de Babale la libération directe de ces derniers avec paiement de leur salaire. Au terme de cette opération salutaire, de nombreux postes ont été libérés permettant ainsi à ceux qui étaient à l’étroit de mieux se mouvoir. De 2012 à 2015, l’ancien directeur général n’avait jamais réalisé l’exploit de payer des avances de salaire aux personnels.

Ce que son prédécesseur a fait dès son arrivée. Le souci était de remobiliser les troupes pour relever les nouveaux défis. Ainsi, le 25 juillet 2015, date de sa nomination, des avancements de reclassement ont eu lieu, soit 300 millions de FCFA payés en trois tranches. Il restait ainsi la 4e tranche qui était payable ce mois de juin. Le second gros problème auquel la direction générale faisait face était des faux diplômes. De nombreux cadres recrutés par l’ancienne équipe détenaient de faux diplômes. 232 ont ainsi été recensés. Le conseil de discipline spécial qui a suivi la publication de ce rapport avait clairement demandé au DGE de procéder au licenciement des détenteurs de faux diplômes et qu’ils soient mis à la disposition de la justice, afin qu’ils répondent de leurs actes.

Mais en bon père de famille, le directeur général des élections a plaidé afin que les mis en cause qui sont des chefs de familles ne soient pas licenciés plutôt rétrogradés. Ce qui a d’ailleurs été fait. Toujours au titre des actions, avec un budget de 8.900 milliards, 800 millions de FCFA ont été consentis à l’investissement notamment à l’achat des kits à hauteur de 2,5 millions contre 5 millions pour son prédécesseur, le financement de la construction de l’immeuble siège dans le cadre du BIP 2017-2018. La masse salariale de 7 milliards de FCFA par an. Sur les 8.900 milliards, il ne reste plus que 1.100 milliard FCFA, consacrés au paiement du loyer, les fonctions d’appuis, les factures d’eau, d’électricité, le téléphone et les fournisseurs. Comment aurait-il dans un tel contexte détourné deux milliards pour l’achat des pagnes?

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Règlement de comptes Le directeur général des élections est le rapport des travaux des sessions du conseil électoral. Les travaux du 23 mai 2018 ont coïncidé avec la tournée dans le septentrion du DGE avec pour objectif de remobiliser les troupes afin de préparer dans la sérénité les prochaines échéances électorales qui pointent à l’horizon. Il n’était donc pas possible pour ce dernier de prendre part aux travaux alors qu’il était en mission officielle.

Pour ce qui est des besoins de fonctionnement du personnel, 2695 cartes prépayées pour gratification, accompagnées des primes, des frais de mission ainsi que des frais de transport. S’agissant de la CNPS, 600 millions FCFA ont été versés. Entre la fin du mois d’avril et le début du mois de mai, le DGE a payé 175 millions de moratoire pour la reprise à la Cnps ainsi que 9590 millions de FCFA au ministère des Finances plus l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). Les élections sénatoriales ont coûté 2.500 milliards FCFA.

Le conseil électoral a englouti 500 millions. Et le 28 juillet 2018, le président du conseil a saisi le chef de l’Etat pour lui signifier que 8 membres de la première vague des nommés du conseil électoral doivent quitter le navire, le 28 juillet 2018 pour cause, ils ont déjà passé 4 ans X 2+1 an de prolongation. Voilà détaillé les dépenses du séjour d’Abdoulaye Babale à la tête d’Elecam. Les faits qui sont vérifiables dans les archives de cette structure. Abdoulaye Babale n’est assurément pas le meilleur directeur général des élections à Elecam mais il a eu le courage de poser des actes positifs et salutaires aujourd’hui bottés en touche par ceux qui ont longtemps souhaité sa chute.

Source: camer.be