C’était au cours d’une visite inopinée des salles d’examen au lycée général Leclerc de Yaoundé, samedi dernier.
Ambiance ordinaire au campus de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) le 27 juin 2015. Aux encablures de 13 heures, les candidats du cycle B de la division des régies financières affrontent la deuxième et dernière épreuve de la journée. Le directeur général de l’Enam, Linus Toussaint Mendzana, à la tête d’une forte équipe constituée entre autres du directeur général adjoint André Abate Messanga, du conseiller technique entame une visite au site du lycée général Lerclerc. Le directeur général visite quelques salles d’examen.
Son message à l’endroit des candidats est simple : la seule voie d’accès à l’Enam est la méritocratie, ceux qui ont emprunté une voie autre que cellelà n’ont aucune chance d’être admis.
Dans la salle, certains candidats retrouvent le sourire. Seuls problèmes rencontrés jusque-là, des absences, des retards et des cas de maladie de certains candidats.
Arrivé dans la salle 53 où composaient les candidats de la filière Administrateur du Trésor, le directeur général demande au chef de salle si dans ses effectifs il y a un candidat qui se nommerait Sow Almany Ibrahima Sorry. La question de Linus Toussaint Mendzana suscite la curiosité des autres candidats.
Certains pensaient même déjà que ce dernier va bénéficier d’un coup de pouce ou alors que le directeur général de l’Enam aurait reçu des recommandations à son sujet.
Pendant que le surveillant fouille dans la paperasse, un candidat lève le doigt dans la salle, et signale que c’est lui le concerné. Le directeur général de l’Enam l’invite à lui remettre son récépissé et sa carte nationale d’identité.
Après quelques questions sur sa filiation, le directeur général lui demande de remettre sa copie et de sortir de la salle. L’homme s’exécute sous le regard des autres candidats. Une fois hors de la salle, il est menotté par les forces de l’ordre et conduit manu militari au secrétariat d’Etat à la Défense (SED).
Sur place et selon des informations recoupées, le suspect est passé aux aveux complets en déclarant qu’il a été payé pour composer à la place du nommé Sow Almany Ibrahima Sorry. Il a été aussitôt placé en garde à vue en attendant la suite des enquêtes.
Au terme de sa visite, le directeur général a tenu une réunion de débriefing. On apprendra que le nommé Sow aurait deux identités. Son second nom serait Talba Mala Ibrahim Sorry. Il est connu des services de renseignement et était recherché.
Au terme de cette réunion, le directeur général a fait savoir que dans l’ensemble le concours se déroule sans anicroche hormis ce cas vite maîtrisé par la machine mise en place pour éviter des cas de fraudes à l’examen.
Linus Toussaint Mendzana a toutefois rappelé que l’admission à l’Enam est accordée aux candidats qui se sont véritablement préparés car, le président de la République a besoin des hommes et des femmes compétents pour conduire le Cameroun vers son émergence.
Et le rôle de l’Enam est justement d’assurer la formation de cette élite future. Pour ce qui est du concours en lui même, on parle d’environ 21250 candidats pour 615 places. La dernière vague compose le weekend prochain et concerne la série B des Greffes.