L’opacité entretenue depuis des années durant les cours de l’ENAM est au cours de l’émission Club d’Elites de dimanche 8 novembre 2023. Le sujet est d’actualité car l’ENAM brille depuis quelques jours par un nouveau scandale. Un étudiant déclaré définitivement admis a été retiré par la suite de la liste à la dernière minute. L’administration indique que le candidat n’était pas admins mais qu’il y avait eu une erreur informatique.
Cet argument ne convainc pas les panelistes de l’émission Club d’Elites. L’universitaire Jean Calvin Aba’a Oyono, connaisseur de l’ENAM pour y avoir enseigné précise que cet incident n’est pas un cas isolé. Les scandales sont fréquents à l’Enam.
« Il faut dire que les concours administratifs chez nous font l'objet d'une opacité à nul autre pareil. On ne comprend pas qu'un juriste rate un concours et que ce soit le géographe qui le passe alors que ce sont les épreuves de droit », a-t-il déclaré.
Heureusement tout n’est pas perdu. Le juriste explique que le candidat en question peut user des recours prévus par la loi.
« La constitution de République confère à tous les citoyens le droit de se faire rendre justice (…) Pour ce candidat, il a été admins par voie de décision administrative, il est démis par voie de communiqué. Il se pose un problème de parallélisme des formes(...) Les candidats qui sont victimes de ce genre de choses ont une arme redoutable; le contentieux administratif. Il s'agit de venir vers les sachants. Il y a plein de juristes de fortune qui font dans l'automédication juridique », explique-t-il.
Concrètement l’universitaire liste les éléments qui peuvent jouer en faveur du candidat devant le juge administratif.
« Dans le communiqué, on dit erreur informatique. C'est ce qu'on appelle en contentieux administratif, une formule déclaratoire. Comment est ce que l'erreur informatique s'est-elle manifestée ? S'il y a eu erreur informatique, ce n'est pas la faute du candidat. C'est de la faute de l'administration. Or il est d'une jurisprudence constante de la cour suprême que (...) nul, ni même l'administration ne peut se prévaloir de sa propre turpitude et faire supporter à autrui ses propres erreurs. C'est un principe général de droit », précise-t-il.
Des voix montent depuis des années pour demander la fermeture de l’Enam au Cameroun. L’école est considérée par de nombreux Camerounais comme la propriété d’une élite.
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