Elle a été rattrapée dans sa tentative de spolier plus d'un milliard de Fcfa aux communes. Le Salon inversé des approvisionnements des partenariats et des collectivités locales (Siapec 20), une initiative de la société Cameroun Investissement échanges (Cie) que dirige la franco-camerounaise, MarieThérèse Bitye Imbert, dévoile la face cachée d’une grosse arnaque visant à spolier les communes camerounaises. Enquête
Initialement prévue du 10 au 12 décembre 2020 au palais des Congrès de Yaoundé, la première édition du Salon inversé des approvisionnements des partenariats et des collectivités locales (Siapec 20) avait finalement été renvoyée pour les 25, 26 et 27 mai 2021 suite aux contraintes sanitaires liées au Covid 19. Seulement, l’ombre d’aucune entreprise ou encore moins celle d’un partenaire national ou international ne sera aperçue sur les collines de Nkol Nyada en fin du mois de mai 2021. Et la cause ? Silence de mort chez les principaux initiateurs qui auront plutôt passé le clair du temps à ficeler un projet de spoliation des communes camerounaises. Selon des langues qui se délient au ministère de la Décentralisation et du Développement local, le projet porté par Marie Thérèse Bitye Imbert a tout l’air d’un tour de passe-passe de feymania. Et la preuve ? C’est seulement au cours d’une rencontre tenue le jeudi 9 septembre 2021, lorsqu’il s’est agi pour Marie Thérèse Bitye Imbert, directrice de la société Cameroun investissement échanges (Cie), initiatrice du salon, de présenter les enjeux et les contours de cet évènement placé sous le thème « l’attractivité territoriale » que l’on va apprendre que le Siapec 20 avait déjà été renvoyé pour la date du 14 au 16 décembre 2021. Selon des sources crédibles, pour mieux arranger une affaire cousue de fil blanc, Marie Thérèse Bitye Imbert n’aura pas manqué de rencontrer 2 ministres de la République dans l’espoir de leur faire avaler sa pilule amère.
Consciente que son fameux projet est voué à l’échec, elle va alors prendre les devants en organisant une conférence de presse vendredi dernier dans un hôtel de la place à Yaoundé. Officiellement, il est question de présenter aux hommes et femmes de médias les enjeux de l’évènement qu’elle entend organiser au mois de décembre. Seulement, les bruyants clairons qui échapperont de cette rencontre vont faire état de ce qu’au lieu de présenter effecti vement ces enjeux et contours de son « salon », Marie Thérèse Bitye Imbert, la directrice de Cie, va plutôt se lancer dans une campagne de sabotage et de dénigrement à l’encontre de Augustin Tamba, le président de l’Association des Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc). Au cours de sa diatribe, celle qui se présente comme une Française, va alors publiquement déclarer que le président des Cvuc a plagié son concept. Alors questions : d’où sort le nom d’Augustin Tamba dans cette affaire ? Et pourquoi cette animosité subite contre le maire de Yaoundé 7 dont on accuse aujourd’hui à tort d’avoir plagié un concept aux contours visiblement nébuleux ? Pour répondre à ces lancinantes questions, il serait judicieux de remonter au début de l’affaire. En effet, lorsqu’Augustin Tamba est élu le 3 novembre 2020, c’est sur la base d’un programme qui englobe entre autres la construction d’un complexe des communes et villes, tout comme l’accompagnement de ces Ctd dans la création de certaines chaines de valeurs. Le maire Tamba se propose alors d’organiser en 2021, le forum international sur le financement des projets à forte valeur ajoutée, porté par les collectivités.
1 309 000 000 FCFA
Les apports de tous les acteurs étaient alors les bienvenus. C’est d’ailleurs à cette aune que Marie Thérèse Bitye Imbert va saisir le président des Cvuc dans une correspondance datée du 23 décembre 2021. Et ceci, afin de lui présenter le « Siapec 20 » placé sous le signe de l’Attractivité territoriale ». Une fois au courant, Augustin Tamba ne va pas mar quer de faire part de ses préoccupations à sa hiérarchie qui, vraisemblablement avait déjà été mis au parfum de l’initiative de la Franco-camerounaise. C’est ainsi que dans la correspondance qu’il adresse au Minddevel, le 22 février 2021, à 3 mois seulement de la tenue de l’évènement, le président des Cvuc va relever 3 aspects qui auront attiré son attention, notamment le type de format en occurrence ; les délais impartis ; non sans oublier de questionner l’aspect financier. « Un salon serait-il à mesure de combler les attentes et apporter des réponses concrètes aux problèmes de développement économique des Ctd ? S’interrogeait alors Augustin Tamba dans la correspondance en question, non sans oublier d’attirer l’attention du Minddevel, Georges Elanga Obam, sur le montage financier, adossé sur le prélèvement à la source d’un montant de plus de 3 500 000 Fcfa par commune auprès du Feicom, dans le traitement des Centimes additionnels communaux (Cac) qui constituent à plus d’un titre, une source de financement essentielle pour plusieurs communes. 3 500 000 X 374 communes : Marie Thérèse Bitye Imbert avait déjà flairé une juteuse affaire qui allait lui rapporter 1 309 000 000 Fcfa.
Des indiscrétions glanées à très bonnes sources, la directrice de la société Cie va alors promettre une rondelette somme de 200 millions de Fcfa au président des Cvuc. Vrai ou faux ? C’était très mal connaître un homme dont le cœur bat au quotidien pour le développement économique des communes camerounaises. Néanmoins, au-delà de toutes ces inquiétudes, les Cvuc, à travers son président, vont quand même manifester leur intérêt à travailler avec la société Cie de Marie Thérèse Bitye Imbert. Et ce, indiquent nos sources, en examinant ensemble la possibilité d’avancer dans le cadre du forum international qui existait déjà comme projet phare dans le portefeuille des Cvuc. Il est alors question de mutualiser les efforts afin d’aboutir à un construit partenarial plus bénéfique aux uns et aux autres. Seulement, apprendon auprès de nos antennes au Minddevel, nonobstant les discussions techniques engagées entre les Cvuc et les experts de la société Cie, Augustin Tamba sera néanmoins surpris de constater que cette entreprise avait opté pour d’autres canaux en saisissant individuellement certains maires à travers des messages dont le but inavoué était certainement la désinformation. Ce, en violation de la clause de confidentialité qui liait déjà les 2 parties. Et de conclure dans une c o r r e s p o n d a n c e adressée à sa hiérarchie : « pour poursuivre dans notre logique d’apaisement avec l’entreprise Cie et préserver les intérêts des communes et villes portés par les Cvuc, nous prions monsieur le ministre d’étudier l’opportunité de désigner un représentant pour assister à ladite réunion en vue des enjeux ».
RÉUNION
En fait de réunion, il s’agissait de celle programmée par le président Augustin Tamba, le mercredi 24 février 2021 visant à recadrer les 2 parties. Le Minddevel va d’ailleurs répondre favorablement à cet appel en envoyant son représentant, une certaine Essissima Lydie née Ella Menye. Séance tenante, il sera alors décidé de commun accord, de la « mise sur pied d’un comité d’experts représentant d’un côté les Cvuc et de l’autre Cie », peut-on lire dans le procès-verbal de ladite réunion. Ce comité avait alors pour principale mission, de travailler à la mise en cohérence d’un modèle unique qui prendrait en compte les aspects essentiels à savoir : les objectifs, les résultats attendus pour les communes, l’impact recherché sur le développement local, etc. Seulement cette collaboration telle que souhaitée par la tutelle des Cvuc va connaitre quelques difficultés. C’est d’ailleurs le sens de la correspondance que le président des Cvuc va adresser au Minddevel, le 10 mars 2021. « En effet j’ai reçu de madame Imbert 2 correspondances qui révèlent son but réel à savoir organiser son salon dénommé Siapec 20 en utilisant les Cvuc non comme un partenaire, mais simplement comme un porteur d’eau à Cie. Les propositions successives et incohérentes de madame Imbert, son insistance à entretenir autour du projet, une agitation malsaine nous font douter de ses intentions réelles et de sa volonté quant à la collaboration que vous avez prescrite», flairait déjà Augustin Tamba. Pour le président des Cvuc en effet, si cette collaboration avec la société Cie devait prospérer, elle devait davantage prendre ancrage sur le cadre et les limites fixées par les maires et les responsables Cvuc, qui avaient déjà affiché leur intention de ne point voir les Cvuc donner une quelconque caution morale à qui que ce soit pour « l’organisation d’une manifestation qu’ils ont les moyens d’organiser, et surtout qu’ils ne cautionneraient aucun projet dont le financement ferait main basse sur les Cac des communes ». Une pilule très difficile à avaler pour la société Cie qui avait finalement décidé de la « disjonction du projet en 2 évènements autonomes dont la responsabilité est assumée exclusivement par Cie en ce qui concerne le Siapec 20, et le forum sur le financement des investissements communaux dont la responsabilité incombe aux Cvuc. »
NON-RECEVOIR
C’est d’ailleurs le même message qui sera transmis le même jour au ministre directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. C’est également dans ce sens qu’il faut appréhender les Journées économiques internationales des communes (Jeicom) qui se tiendront du 3 au 5 décembre 2021 à l’initiative des Cvuc, et le Siapec 20 organisé 10 jours plus tard par Cie, soit du 14 au 16 décembre. Si au passage un compte rendu exhaustif sera fait au Premier ministre chef du gouvernement, à travers une correspondance à lui adressée le 21 avril 2021, Marie Thérèse Bitye Imbert, la directrice générale Cie ne va pas manquer de mentionner au passage que le président des Cvuc aurait plagié son concept dans le cadre des Jeicom qu’entendent organiser les Cvuc. Seulement elle sera déboutée par le Tribunal de première instance de Yaoundé - Centre administratif où elle avait au préalable porté plainte pour solliciter l’interdiction de la tenue des Journées économiques internationales des communes. Statuant publiquement en matière de référé, ce tribunal avait en date du 11 novembre 2021, rejeté « comme inopérantes, l’exception d’incompétence et la fin de nonrecevoir », non sans oublier de juger son action comme non « fondée ». Seulement, Marie Thérèse Bitye Imbert n’entend pas s’arrêter là.
Nos sources nous révèlent qu’elle aurait décidé de poursuivre le président des Cvuc à Toulouse en France, où se trouve son domicile. Seulement cette eau-là, Augustin Tamba n’en consomme point. Lui qui reste aujourd’hui focalisé sur la réussite des Jeicom qui se tiennent dans les tout prochains jours. Joint au téléphone, l’un des membres du collège d’avocats des Cvuc est suffisamment clair : « la liberté d’expression existe dès lors qu’elle ne porte pas atteinte à l’honorabilité d’une personne. Dans le cas où un tiers tombe sous le coup de la diffamation comme c’est le cas aujourd’hui avec Marie Thérèse Bitye Imbert, le différend doit être porté devant les instances judiciaires. Une citation directe sera servie à la directrice de Cie pour diffamation et déclarations mensongères ». En petits comités, indiquent nos sources, Marie Thérèse Bitye Imbert déclare à qui veut l’entendre qu’elle va tout faire pour nuire à l’action des Cvuc et son président en s’appuyant sur deux membres du gouvernement originaires de la région du Sud. Vrai ou faux ? Toujours est-il que, des langues qui se délient dans le sérail indiquent que Marie Thérèse Bitye Imbert n’est pas à sa première tentative de coups tordus. Ses accointances avec certains prisonniers de luxe sont connues. Nous y reviendrons.