ENS de Bertoua: la région de l’Est veut plus de places que les autres

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Sat, 27 Jan 2018 Source: cameroon-info.net

A l’origine de ces tractations, rapporte Mutations en kiosque le vendredi 26 janvier 2018, des soupçons portés sur les dignitaires de la région de l’Adamaoua de vouloir se tailler la part du loin au motif que la nouvelle école normale supérieure est un établissement de l’Université de Ngaoundéré.

Selon le socio politiste Claude Abé, interrogé par le journal, ces revendications naissent du fait que «l’Etat n’a pas su construire de manière durable la relation au-dessus de l’appartenance locale. Ce qui fait que le bien à caractère collectif au sens national du terme, est confondu avec un bien qui lui, a un caractère identitaire, localisé et primaire».

En effet, cette tactique bien rodée a fait ses preuves ailleurs. Notamment dans la région de l’Extrême-Nord, lors de l’ouverture du tout premier concours d’entrée à l’ENS de Maroua. Selon Mutations, la publication des résultats avait été à l’origine d’un vif mécontentement au sein de l’élite du Grand Nord en décembre 2018.

En effet, «bien que les candidats originaires du septentrion aient raflé 23% des places ouvertes, les élus des trois régions (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), avec comme chef de fil le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, et appuyé par les ministres et les opérateurs économiques de cette partie du pays, avaient estimé que ces résultats étaient une provocation du ministre Jacques Fame Ndongo, alors que l’ENS de Maroua était un cadeau du Chef de l’Etat afin de juguler le phénomène de la sous-scolarisation qui sévit dans le Grand Nord».

Selon Claude Abé, à partir du moment où l’école n’est pas une école d’une région mais une école du Cameroun située dans une région, «ces revendications n’ont aucune légitimité». «Sauf à penser que quand la capitale est située à Yaoundé par exemple, il faille demander que tout le monde qui vient entrer dans une école comme l’ENAM qui n’est pas ressortissant de la région du Centre ne puisse l’intégrer», ajoute-t-il.

Pour le cas de l’ENS de Maroua, sous l’effet de la pression et sur instruction de Paul Biya, le ministre Jacques Fame Ndongo avait dû mettre sur pied un jury spécial chargé de réexaminer les résultats. Après quoi, tous les candidats du Grand Nord avaient été tous admis.

«Cela remet même en question les principes de la démocratie, parce que la démocratie voudrait que quand une école est ouverte et que c’est l’Etat ou la République qui l’a ouverte, l’accès à cette école-là est ouvert à tout le monde, à condition qu’on soit camerounais. Donc, c’est une contradiction qui vient mettre à mal la cohésion et l’intégration nationales», conclut Claude Abé.

Source: cameroon-info.net