Dans l'ombre de la transaction qui a vu Jean-Pierre Amougou Belinga financer la caution de Paul Biya, un homme a joué un rôle d'intermédiaire clé : Bruno Bidjang. Jeune Afrique révèle que le directeur de publication du journal L’Anecdote et bras droit de l'homme d'affaires incarcéré a été personnellement mandaté pour superviser le transfert des fonds et garantir leur remise symbolique entre les mains de Ferdinand Ngoh Ngoh.
Selon des informations exclusives obtenues par Jeune Afrique, Bruno Bidjang n'a pas agi comme un simple coursier. Notre enquête établit qu'il a été l'opérateur principal de cette manœuvre, servant de courroie de transmission indispensable entre la prison de Kondengui, où son patron est détenu, et le palais présidentiel d'Etoudi. C'est lui qui a reçu les instructions d'Amougou Belinga, s'est assuré de la disponibilité des fonds via Vision Finance, et a coordonné avec Auguste Essomba Asse pour la mise en scène de la « collecte citoyenne ».
Interpellé par la rédaction de Jeune Afrique, Bruno Bidjang a dans un premier temps reconnu notre appel avant de se rétracter, indiquant qu'il devait « en référer à son patron » pour toute prise de parole, puis a finalement coupé toute communication. Son activisme frénétique en coulisses, confirmé par nos sources, dépasse largement son rôle de journaliste. Il apparaît comme le garant des intérêts de l'empire Belinga en l'absence de son patron, et surtout, comme un négociateur de premier plan dans les discussions visant à obtenir les faveurs du pouvoir. Ce rôle de facilitateur financier, que Jeune Afrique expose aujourd'hui, le place au cœur des tractations pour une éventuelle libération de son mentor.