EXCLUSIF: enquête sur les dessous de la déchirure des Frankistes

Le principal concerné à savoir Franck Emmanuel Biya garde le silence

Thu, 28 Oct 2021 Source: Défis Actuels

Le mouvement attribué au fils aîné du président de la République est désormais divisé en trois branches, qui continuent de se livrer une guerre sans merci.

Voici tout juste huit mois, les Frankistes parlaient d’une même voix. Mohamed Rahim Noumeu, Appolonie Blaz et Nathan Abomo s’échangeaient des mots courtois pour mettre en place ce mouvement dont l’un des objectifs serait de soutenir une éventuelle candidature de Franck Emmanuel Biya à la prochaine élection présidentielle. Huit mois plus tard, les Frankistes ne se portent plus à cœur.

Même si certains au sein de l’organisation veulent faire passer ces points de discorde pour de la diversion, il est clair au regard de plusieurs faits que le mouvement est désormais divisé en trois branches. Le Mouvement Citoyen des Frankistes pour la Paix et l’Unité du Cameroun (Mcfp) de Mohamed Rahim Noumeu ; le Mouvement Citoyen pour la Paix et l’Unité d’Appolonie Blaz ; et le Mouvement Citoyen pour l’Emergence dont Nathan Abomo est l’une des figures de proue.

En réalité, si les frankistes ne parlent plus d’une même voix, c’est qu’au-delà des luttes de positionnement internes, un climat de suspicion est venu supplanter les relations entre les membres du groupe. Mohamed Rahim Noumeu accuse Appolonie Blaz de « s’être servie Mouvement Citoyen des Frankistes pour la Paix et l’Unité du Cameroun pour créer son association ». Pendant que du côté d’Appolonie Blaz, on accuse Mohamed Rahim Noumeu d’avoir nourri d’autres ambitions que celles recherchées par le mouvement frankiste à la base et surtout d’avoir voulu que le mouvement reste virtuel.

« Pendant plusieurs mois, le mouvement était resté virtuel. Pour rendre le mouvement plus palpable, Appolonie Blaz a mis sur pied une stratégie en recrutant trois cabinets pour donner une nouvelle orientation au mouvement. C’est ainsi qu’elle a voulu en tant que coordonnatrice nationale nommer de nouvelles personnes à la tête du mouvement », raconte Jean Marie Anaba, le chargé de la communication du mouvement.

Un projet qui a paru aux yeux de Mohamed Rahim Noumeu comme un « coup d’État ». En réaction ce dernier a éjecté Appolonie Blaz des plateformes WhatsApp du mouvement. Quelques jours plus tard, les plateformes WhatsApp du mouvement ont été piratées et Mohamed Rahim Noumeu s’est vu lui-même retiré des fora. Un nouveau mouvement voit ainsi le jour. Il s’appelle Mouvement Citoyen pour la Paix et l’Unité et sa légalisation annoncée.

Parmi les hommes forts du nouveau mouvement, Appolonie Blaz ancienne coordinatrice nationale du mouvement frankiste, Nathan Abomo responsable chargé du digital, Mafany Musonge secrétaire général. A peine quelques mois de fonctionnement, ce nouveau mouvement va connaître les mêmes déboires que le premier. Les nouveaux partenaires d’Appolonie Blaz l’accusent de tribalisme et corruption de la jeunesse. Des accusations qu’elle rejette et porte plainte au Secrétariat d’État à la Défense pour diffamation contre plusieurs de ses camarades.

Celle-ci sont obligés, devant les enquêteurs de rédiger une lettre d’excuse. Mais l’affaire ne prendra pas fin. Quelques jours plus tard, Nathan Abomo, Mafany Musonge et Leonel Medou qui se disent propriétaires des plateformes WhatsApp éjectent de nouveau Appolonie Blaz des fora du mouvement. Ils mettent sur pied un comité de gestion chargé de remettre le mouvement en place.

Pour justifier leur acte, les nouveaux associés disent s’être rendus compte que la démarche de l’ancienne coordinatrice nationale n’est pas claire. Dans une correspondance en préparation et qui sera adressée au préfet de la Mvila, ceux-ci l’accusent d’avoir légalisé l’Association Citoyenne pour la Paix et l’Unité en lieu et place du Mouvement Citoyen pour la Paix et l’Unité.

Malgré toutes ces guéguerres, le principal concerné à savoir Franck Emmanuel Biya garde le silence autant sur son appartenance supposée à une des branches que sur son présumé projet de succession à la tête de la magistrature suprême. Au sein de l’opinion, l’on continue d’ailleurs de se demander de qui, ceux qui se revendiquent d’être Frankistes tiennent leur mandat.

Source: Défis Actuels