Dans un contexte de lutte accrue contre la corruption au Cameroun, la restitution des biens de l'ancien ministre de l'Eau et de l'Énergie, Basile Atangana Kouna, suscite la polémique. Cette décision intervient alors que le rapport 2023 de la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) révèle une augmentation significative des préjudices financiers liés à la corruption dans le pays.
Selon le récent rapport de la CONAC, Basile Atangana Kouna aurait restitué 1 265 329 640 FCFA au Tribunal Criminel Spécial en 2023. Cette somme, qualifiée de "corps du délit", s'inscrit dans le cadre d'une affaire de détournement de fonds publics qui a conduit à l'arrestation et à l'incarcération de l'ancien ministre en 2018.
La décision de Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire Général à la Présidence de la République, d'autoriser la restitution des biens de Atangana Kouna sur instruction du Président Paul Biya, a ravivé le débat sur l'efficacité de la lutte contre la corruption au Cameroun. Cette mesure comprend la restitution de liquidités et de véhicules de luxe précédemment saisis.
La controverse autour de cette restitution prend une dimension particulière à la lumière des chiffres alarmants présentés dans le rapport 2023 de la CONAC :
- Le préjudice financier dû à la corruption a atteint plus de 114 milliards de FCFA en 2023, une augmentation spectaculaire par rapport aux 4,6 milliards de 2022.
- Près de 10 000 agents publics ont été sanctionnés ou licenciés pour manquement à l'éthique.
- L'Agence Nationale d'Investigation Financière a enregistré une hausse de 11,05% des déclarations de soupçon liées au blanchiment d'argent.
Le président de la CONAC, Dieudonné Massi Gams, appelle à la patience, soulignant la complexité des enquêtes en cours, notamment concernant les affaires Glencore et Bourbon, qui impliquent des pots-de-vin versés à des agents publics camerounais.
camerounaises pourraient servir d'indicateur sur la direction que prend le pays dans sa lutte contre la corruption et l'impunité.