Élus locaux et chefs traditionnels exorcisés à l’Est

Des chefs

Wed, 12 Jul 2023 Source: Le Messager N 8068

Le 07 juillet 2023, un atelier de formation et d’information a été organisé à leur intention à Bertoua. Placée sous patronage du président du Conseil régional de l’Est cette première formation du genre dans le département du Lom-et-Djèrem est une idée originale de deux conseillers régionaux.

Gbakoe Ndolike Léocadie Flora et Mohamadou Djaffarou ont choisis comme thème de réflexion, « Le rôle et la responsabilité des autorités locales dans les procédures foncières, cadastrale et domaniales, en ce contexte d’accélération de la décentralisation ». L’objectif de cette formation était d’amener ces acteurs à jouer pleinement et efficacement leur rôle de catalyseur du développement local, conformément aux lois et règlement en vigueur.

A travers des exposés présentés en plénière par des experts du domaine, ils ont largement été édifiés sur les orientations stratégiques du gouvernement en matière foncière ; sur leur rôle dans les transactions foncières en ce contexte d’accélération de la décentralisation ; sur l’organisation et le fonctionnement du Mindcaf; sur la décentralisation et le développement local, et enfin, sur la participation populaire au développement. «Je tiens sincèrement à remercier les organisateurs de cet atelier parce qu’on accuse beaucoup les chefs traditionnels que nous sommes en matière de gestion foncière et domaniale. L’une des difficultés que nous avons dans le domaine il faut l’avouer, c’est l’ignorance des textes et des lois qui n’ont jamais été mis à notre disposition. Etant désormais bien outillés, je crois que nous allons désormais veiller à ce que les textes et les lois en vigueur soient respectés », a indiqué Sa Majesté Thomas Thomas, chef de 3ème degré du quartier Elevage, dans l’arrondissement de Bertoua 2ème.

Selon Mohamadou Djaffarou, Conseiller régional de l’Est, « l’idée d’organiser cette session de formation et d’information est née du fait que la question foncière est une préoccupation majeure dans le Lom-et-Djèrem en particulier, et dans la région de l’Est en générale. Dans nos villes et villages, les autorités traditionnelles et les élus locaux s’étripent généralement du fait que chacun se réclame le droit de gérer ou de disposer les terres. En observant de près ces tiraillements nous avons compris que ces problèmes sont liés à la non maîtrise des procédures et des lois en matière de gestion foncière, cadastrale et même domaniale ». Maitrise et application des textes Une initiative saluée à cœur par le Préfet du Lom-et-Djèrem. « Je voudrais ici saluer la pertinence de cet atelier puisque sur le terrain, nous faisons face à un certain nombre de conflits entre élus locaux, autorités traditionnelles et les administratives.

Il y a des chefs traditionnels qui procèdent à des braderies foncières, en totale contradiction avec la réglementation en vigueur. Et comme je l’ai dit dans mon propos, les élus locaux ont un rôle crucial à jouer. Ils sont les pionniers de la décentralisation qui est un mode de gestion des affaires publiques au Cameroun voulu par le Chef de l’Etat. C’est dire que ces élus locaux ont un rôle très important à jouer pour le développement de ce pays et pour la promotion de la démocratie de proximité. Il faudrait donc qu’ils aient une parfaite maîtrise des textes, entre autres, les textes portant sur la gestion foncière et domaniale. Ce qui va leur éviter de nombreuses erreurs que nous constatons sur le terrain », a martelé Joseph Oum II. Dans cette région il faut le déplorer, certains élus locaux, notamment les Maires pensent qu’ils peuvent installer des projets n’importe où sans toutefois recourir aux procédures appropriées pour l’acquisition des terres.

Et de leur côté, les chefs traditionnels également pensent qu’ils sont les gardiens de ces terres ancestrales. La terre étant considérée comme un patrimoine commun, pour le Préfet du Lom-et-Djèrem, « il était opportun d’ajouter aux prérogatives qu’on reconnait à ces élus locaux et chefs traditionnels, la maîtrise et l’application des textes en matière de gestion foncière et domaniale ».

Source: Le Messager N 8068